Zagora: 4ème Forum international des oasis et du développement local

Des ministres et d’autres responsables ont souligné, jeudi à Zagora, la nécessité de renforcer la résilience des oasis face aux effets néfastes des changements climatiques.
S’exprimant à l’ouverture du 4ème Forum international des Oasis et du développement local à Zagora (du 28 au 31 janvier), le gouverneur de la province de Zagora, Abdelghani Samoudi, a indiqué que la province, qui dispose d’un total de 9 oasis, offre un écosystème riche mais de plus en plus exposé aux déséquilibres dus aux changements climatiques.
Cette région est sujette à une sécheresse structurelle caractérisée par le manque des précipitations, l’épuisement de la nappe phréatique, l’élévation du taux d’évaporation due à la chaleur excessive et la propagation de la désertification, a-t-il précisé à cet égard, faisant valoir que cet état de fait a incité le gouvernement à adopter une stratégie participative et intégrée, déclinée en plusieurs programmes visant à réduire les menaces qui guettent les oasis.
Eu égard aux impacts néfastes des changements climatiques sur cette région, il est nécessaire d’adopter davantage de mesures visant à renforcer la résilience des oasis, via notamment des programmes de plantation et la création de ceintures vertes, et ce dans le cadre d’une approche participative impliquant l’ensemble des acteurs concernés, a souligné Samoudi.
Au regard de la vulnérabilité de son écosystème, Zagora est une province qui souffre de l’effet et des impacts des changements climatiques qui menacent la sécurité alimentaire et qui sont caractérisés par les périodes de sécheresse successives, les inondations, la dégradation des sols, a déploré, pour sa part, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Energie, des mines, de l’eau et de l’environnement, chargée de l’Environnement, Hakima El Haite, tout en précisant que le Royaume, sous la conduite de Sa Majesté le Roi, a intégré la dimension des changements climatiques dans ses politiques publiques.
Ce Forum vient à point nommée à quelques mois de l’organisation de la conférence de la COP22, a-t-elle fait valoir, estimant que Zagora a été parmi les premières provinces à accueillir un événement consacré au climat et que l’organisation de ce rendez-vous annuel que représente le Forum reflète la conscience des Marocains quant à l’impact du changement climatique sur les zones oasiennes.
Bien que cette région dispose d’atouts majeurs, elle est néanmoins confrontée à plusieurs défis liés à la rationalisation de l’utilisation de l’eau et à la protection de la nappe phréatique, a relevé dans le même sens le ministre du Tourisme Lahcen Haddad.
A cet effet, l’intérêt de l’organisation de ce forum réside dans le fait qu’il permet d’aborder des questions importantes ayant trait aux ressources en eau, à la palmeraie et à la culture, a-t-il noté.
Passant en revue quelques uns des grands axes de l’intervention de son département dans la préservation et la promotion du patrimoine oasien, Haddad a mis en exergue la nécessité de faire de la province de Zagora une destination importante pour un tourisme durable écologique.
Le ministre a mis un accent particulier sur la promotion et la commercialisation de la province de Zagora en tant que destination touristique, et ce en renforçant les lignes aériennes y menant et en valorisant le patrimoine historique et culturel de la vallée du Draâ.
Le président du Conseil provincial de Zagora, Abderrahim Chahid a, quant à lui, insisté sur l’importance de la valorisation et de la rationalisation de l’exploitation des ressources en eau dans la région, partant d’une véritable prise de conscience du caractère rare de cette denrée. Il a affirmé, à cet effet, que le Conseil provincial de Zagora est disposé à s’engager avec l’ensemble des acteurs concernés dans la réhabilitation du patrimoine culturel et historique de la région.
L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) considère Zagora comme un bon exemple de développement local inscrit dans un contexte écologique oasien, a estimé le représentant de l’Unesco auprès du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie et de la Tunisie, Michael Millward, ajoutant que l’édition 2016 de ce forum est particulièrement intéressante dans la mesure où elle prépare la conférence de la COP22 à Marrakech, qui devrait impulser des actions concrètes mettant en application les principes formulés lors de la COP21 à Paris.
En organisant ce forum, “le Maroc a choisi à juste titre d’exposer ses réalisations dans les domaines de l’environnement et du développement durable, y compris dans le tourisme et le patrimoine”, a-t-il déclaré à la presse à l’issue de cette cérémonie d’ouverture de ce forum.
Suite à cette cérémonie, Lahcen Hadad et Mme. Hakima El Haite ont effectué une visite à un salon de produits de terroir, initié par des associations et des coopératives de Draâ Tafilalet.
Parmi les objectifs de ce Forum, figurent la construction d’une vision locale, nationale et internationale concertée et partagée sur l’adaptation des oasis aux changements climatiques et œuvrer à l’intégration de l’adaptation des oasis aux changements climatique.
Initiée par le Forum des oasis et du développement local, en partenariat avec le ministère de l’Agriculture, la province, le conseil provincial et la municipalité de Zagora, les collectivités territoriales de la province, l’Agence Nationale pour le Développement des zones Oasiennes et de l’Arganier (ANDZOA), cette manifestation scientifique devrait permettre aux experts et chercheurs et acteurs associatifs ainsi que des populations venant de Tchad, Mali, Mauritanie, Algérie, Tunisie, Niger, France, Espagne et Italie de débattre et d’enrichir par leurs travaux et plans d’action spécifiques, l’émergence d’une vision concertée et partagée pour une meilleure résilience des oasis face aux changements climatiques.