Tunisie: la lutte contre la corruption, plus difficile que la lutte antiterroriste

La lutte contre la corruption, endémique en Tunisie, est devenue “plus difficile” que la lutte antiterroriste, a assuré lundi le nouveau chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed.
“La guerre contre la corruption et la guerre contre le terrorisme (…) sont les deux visages d’un même fléau”, a déclaré le responsable lors de la cinquième conférence ministérielle du Réseau arabe pour l’intégrité et contre la corruption.
“La guerre contre la corruption est devenue, dans certains cas, plus difficile que la guerre contre le terrorisme. Parce que dans la guerre contre le terrorisme, l’ennemi est souvent face à nous, nous le voyons, nous le surveillons, alors que dans la guerre contre la corruption, l’ennemi se cache à l’intérieur de nos sociétés”, a-t-il ajouté, en appelant les citoyens à s’enrôler dans ces deux luttes.
Le nouveau gouvernement dit d’union nationale, entré en fonctions fin août, a affirmé vouloir faire du combat contre la corruption l’une de ses priorités.
Cette dernière a en effet atteint un stade “épidémique” en Tunisie, a récemment dénoncé Chawki Tabib, le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLC), en exhortant le nouveau cabinet à éradiquer les “barons” désireux de créer un “Etat mafieux”.
M. Chahed a annoncé la suppression du ministère jusque-là dédié à cette lutte afin de concentrer tous les moyens de l’Etat en faveur de l’INLC, une instance indépendante spécialement chargée de combattre ce fléau.
D’après des experts, la corruption d’Etat sous le régime du dictateur Zine El Abidine Ben Ali a laissé place à une banalisation de la petite corruption dans tous les domaines du quotidien.