Tourisme : Comment courtiser les Chinois

L’annonce de la récente levée des visas, pour les ressortissants chinois souhaitant se rendre au Maroc, en marge de la visite royale en Chine, a suscité l’engouement des opérateurs du tourisme. Fort de son classement en 1re place en tant que pays émetteur de touristes (98,2 millions en 2013) et de 1er pourvoyeur de dépenses touristiques dans le monde (160 milliards de dollars en 2015), le Chinois dépense et séjourne plus à travers son expérience voyage.
Web marketing et stratégie digitale
A cet effet, les opérateurs touristiques comptent bien dévier des parts de marché vers la destination Maroc. «La Chine compte un marché très structuré où les tour opérateurs relèvent de l’Etat. D’ailleurs, le Maroc bénéficie d’une très bonne image et est communément appelé le Royaume lointain», précise Abderrafie Zouiten, directeur général de l’Office national marocain du tourisme (ONMT). En revanche, l’Office de promotion a identifié quelques freins à la pénétration du marché chinois, notamment le visa (une mesure qui a été supprimée), l’absence de vol direct entre les deux pays ou encore le manque de contenu adapté à la cible.
Pour pallier les problèmes de connectivité aérienne, la tutelle a entamé des démarches avec des compagnies aériennes actives dans la région comme Etihad, Emirates, Qatariya ou encore Air France pour prévoir des liaisons vers le Maroc via leurs hubs. La clientèle chinoise se distingue également par un attrait pour les séjours combinés, une formule qui peut être conçue en partenariat avec les Emirats arabes unis. «Nous avons décidé de coopérer avec le Centre Confucius pour former les guides au mandarin. Un travail est également mené avec les compagnies aériennes pour arrêter des plans d’action en matière de promotion de la destination Maroc», explique Lahcen Haddad, ministre du Tourisme. L’objectif de la tutelle est de passer des 10.515 touristes chinois en 2015 à 16.000 en 2016 avant d’arriver à 100.000 à l’horizon 2020. Pour réaliser ces objectifs ambitieux, c’est l’ensemble de la chaîne de valeur qui doit être adapté aux besoins de cette clientèle. Ce qui implique de retranscrire en mandarin les feuilles d’enregistrement à l’aéroport ou les menus des hôtels. «Il faut revoir notre façon de gérer et certifier les établissements aux demandes et spécificités chinoises», soutient Abdellatif Kabbaj, président de la Confédération nationale du tourisme (CNT).
L’approche de la clientèle chinoise passe également par le lancement de campagnes publicitaires dans les médias chinois, l’organisation d’éductours au profit des journalistes et TO chinois ou encore la délocalisation du tournage d’émissions à succès au Maroc. La tutelle espère également attirer des investisseurs en matière de tourisme. Internet est également un relais de communication qui sera exploité par l’ONMT pour développer la marque Maroc, notamment au niveau des plateformes populaires en Chine (Baidu). Des actions de communications et une stratégie web marketing seront menés au niveau de Pékin et Shanghai.
L’économiste