Subventions des festivals: Le CCM dans l’oeil du cyclone

Le Centre cinématographique marocain (CCM) est de nouveau dans l’oeil du cyclone. Après les artistes et les producteurs, c’est autour des directeurs de plusieurs festivals de cinema dans différentes régions du Maroc de monter au créneau.
Ils dénoncent avec force le manque de transparence dans la distribution des subventions allouées par la Commission de subvention des festivals de cinéma.
Pour le directeur du festival cinéma et migration d’Agadir, Driss Moubarik, la logique appliquée par ladite commission viole dans le fond le principe de justice spatiale en consacrant la primauté du centre au détriment des régions,.
Une telle approche suscite aujourd’hui un mécontentement sans précédent dans bien des régions du Royaume. Les événements d’Al-Hoceima en sont, en partie, une illustration, de l’avis même du chef de gouvernement.
“Pour un grand nombre de cinéastes, acteurs et producteurs nationaux de renom, notre festival qui fête cette année ses 14 années d’existence, est de loin plus prestigieux que bien d’autres manifestations qui bénéficient de plus de largesses de la part du CCM”, affirme-t-il.
Le même sentiment de dépit et de frustration a été exprimé par le directeur artistique du festival international du film transsaharien de Zagoura, Aziz Khaouadir qui va jusqu’a menacer de réexaminer l’intérêt de continuer à faire partie de la Fédération des festivals qui ne semble plus jouer son rôle.
Face à cette levée de bouclier, l’Association marocaine de la protection des biens publics (AMPBP) n’a pas tardé à se saisir du dossier.
Sans le respect des règles de transparence et de bonne gouvernance, le risque est grand de tomber dans la prévarication et le clientélisme, dénonce l’association.
Et d’estimer que la répartition des versements de ces subventions est en nette contradiction avec les principes mêmes énoncés par la commission en charge de cette mission.
Dans un communiqué, la Commission de subvention des festivals de cinéma dément avoir privilégié certains festivals au détriment d’autres, réitérant que son travail est régi par des règles strictes d’indépendance et d’objectivité.
La distribution des subventions répond, selon ladite commission, à des “standards administratifs et artistiques énoncés dans le règlement fondateur”.
Une réponse qui est loin d’éclairer les nombreuses zones d’ombre sur la manière d’allouer une grande manne financière à certains événements mineurs dans la capitale alors que des manifestations de plus grande envergure qui se passent dans les régions, sont pénalisés.
Le temps n’est-il pas venu pour que le ministère de la culture et de la communication, parlement et aux autres instances de contrôle et d’audit d’assumer leur rôle pour remettre de l’ordre au sein du CCM?