La Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques(COP22) qui se tient à Marrakech, a constitué une opportunité pour les différents opérateurs du Souss-Massa pour s’inscrire dans une forte dynamique écologique en vue de mettre en place une stratégie commune et assurer une participation réussie de la région aux travaux de cette messe planétaire.

Dès le lendemain du sommet de Paris et l’annonce de la tenue de la prochaine COP dans la ville ocre, acteurs de la société civile, institutions élues, établissements universitaires, administrations publiques et autres instances locales ont multiplié les rencontres et les ateliers aux dimensions nationales et internationales sur le phénomène du dérèglement du climat.

Dans ce sens, l’Université Ibn Zohr a abrité en mai dernier un colloque international en collaboration avec l’Institut de recherche pour le développement en France et le Centre de gestion des études stratégiques du Brésil.

Cette étape importante dans le cadre de la mise en réseau des projets de recherche scientifique et de formation sur l’environnement et le changement climatique, a abouti à la mise en place d’une plateforme du projet “inter-atlantique de recherche et de formation” réunissant des pays africains et d’Amérique latine.

L’Université d’Agadir a été choisie pour abriter cette plateforme qui sera opérationnelle durant l’été 2017, avec pour mission la recherche scientifique tripartite (Europe, Afrique et Amérique latine) portant sur les phénomènes afférents aux changements climatiques et leurs impacts sur les ressources naturelles, particulièrement les ressources en eau, en sol et végétales dans les zones arides et semi-arides.

L’accord portant sur la création et le financement de cette plateforme doit être ratifié à Marrakech lors de la COP22.

Pour ses initiateurs, l’ambition est de faire émerger des projets collaboratifs de recherche, de formation et d’innovation portant sur les impacts des changements climatiques. Les zones concernées sont les zones arides, semi arides et les zones montagneuses.

Parallèlement, le pôle universitaire d’Aït Melloul relevant de l’Université Ibn Zohr a abrité, au début du mois courant, un colloque international autour du thème “Espaces forestiers et péri-forestiers: Dynamique et défis”.

Labellisé COP22, cet événement a réuni une pléiade d’experts et de scientifiques internationaux représentant le Canada, la France, Madagascar, le Kazakhstan, la Russie, la Turquie, l’Algérie et la Tunisie outre des experts marocains de différents instituts universitaires et de recherche au niveau national.

Les ateliers scientifiques, les sessions de formation au profit des étudiants et les visites de terrain, organisés dans ce cadre, ont constitué une opportunité pour faire le point sur l’état et les enjeux qui affectent les espaces forestiers ainsi que leur rôle dans le développement économique et la préservation des ressources naturelles.

Les participants ont saisi l’occasion pour plaider en faveur de la mise en œuvre de mesures permettant à ces écosystèmes de juguler les effets néfastes du réchauffement du climat, à travers des actions d’atténuation et d’adaptation profitant aux pays du nord comme du sud.

Par ailleurs, le Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification en collaboration avec l’Agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ) ont tenu un atelier portant sur la réserve de biosphère de l’arganeraie marqué par un appel pressant pour faire entendre la voix de cet espace forestier unique lors de la COP22 eu égard à son rôle notamment dans l’adaptation et l’atténuation.

La réserve de biosphère de l’arganeraie constitue un observatoire du changement climatique et du développement durable, ont souligné les participants, appelant à la conservation de cette forêt qui s’étale sur une superficie de 2,5 millions d’hectares, d’autant plus qu’elle est confrontée à d’importants défis du fait des aléas climatiques et des modes d’exploitation parfois excessifs.

L’atelier d’Agadir a servi en outre d’occasion pour mettre en exergue les actions déjà mises en œuvre pour la conservation et la mise en valeur de cette réserve déclarée en 1998 par l’UNESCO première réserve de biosphère au Maroc.

D’autre part, les acteurs de la société civile de la région Souss-Massa étaient très actifs dans la dynamique préparatoire de la conférence internationale, à travers l’organisation fin octobre écoulé d’une rencontre pré-COP22 de consultation et de sensibilisation.

Cette rencontre qui avait pour thème: “Mobilisation de la société civile pour une meilleure adaptation au changement climatique”, a été initiée en collaboration avec le Collectif régional pour les droits environnementaux et la justice climatique.

Elle avait pour objectif d’échanger les idées et d’unifier les visions, afin d’élaborer une stratégie commune et d’assurer une participation réussie de la région de Souss-Massa à la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

Cette rencontre a été marquée, par ailleurs, par la présentation des conclusions de l’étude relative à l’élaboration du plan territorial de lutte contre le réchauffement climatique dans ses deux volets: atténuation et adaptation, au niveau de la région Souss-Massa qui se veut une feuille de route pour la gestion des effets de ce phénomène.

Les autres communes de la région ne sont pas en reste dans cette dynamique de mobilisation en vue de la COP22, à l’instar de la commune urbaine de Tiznit qui compte présenter lors de cette manifestation mondiale des projets portant sur l’usage des eaux usées traitées à des fins agricoles, la mise en place d’un centre de tri et de valorisation des déchets, un projet portant sur l’efficience énergétique au niveau de l’éclairage public, ainsi qu’un projet d’aménagement et de mise en valeur de l’oasis Taka.

Selon la commune, ces projets s’inscrivent dans le cadre des initiatives environnementales qui s’inscrivent en droite ligne des efforts du Maroc pour juguler les effets des changements climatiques.

A travers cette panoplie de projets et programmes, la région Souss-Massa s’est pleinement inscrite dans cette dynamique nationale et internationale en vue de permettre la protection de l’environnement et des ressources naturelles en harmonie avec un développement durable garantissant la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

L’ambition aussi est de garantir à la région une participation effective aux travaux de la Conférence des Parties réunies jusqu’au 18 novembre à Marrakech.

Il faut dire que cette dynamique écologique ne date pas d’aujourd’hui comme l’attestent des initiatives lancées ces dernières années au niveau régionale, telle l’élaboration d’un contrat de nappe pour assurer une gestion durable et une bonne gouvernance des eaux souterraines, la participation de la société civile au programme ambitieux de régénération de l’arganier ainsi que les efforts engagés pour le dessalement de l’eau de mer.