Depuis quelques jours, des milliers de travailleurs, en majorité des étrangers, du groupe Ben Laden, géant saoudien du BTP, se rassemblent quotidiennement devant le siège de l’entreprise à Djeddah. Ils réclament leurs arriérés de salaires qui s’élèvent à au moins quatre mois. Pour d’autres, les arriérés remontent à six mois.

Selon le journal local Al-Watan, le groupe de BTP a décidé de mettre fin aux contrats de 50 000 salariés dont de nombreux travailleurs étrangers à qui il a remis un visa de départ définitif du royaume. Mais les salariés ne veulent pas entendre d’un départ avant d’avoir perçu la totalité de leur rémunération.

Le groupe Ben Laden, qui a notamment géré la reconstruction de La Mecque, est plongé dans une crise sans précédent depuis l’année dernière. Le géant du BTP a été sanctionné par les autorités après la chute en septembre dernier d’une grue à La Mecque provoquant la mort de plus 800 pèlerins, dont des Algériens. L’Arabie saoudite avait été violemment critiquée pour sa gestion du Hadj.

En réponse, les autorités saoudiennes ont frappé fort, en sanctionnant lourdement le groupe Ben Laden. Le géant du BTP est interdit de tous les appels d’offres et des nouveaux projets publics et les membres de son conseil d’administration ont interdiction de quitter le royaume, jusqu’à la fin des poursuites judiciaires qui seront engagées contre le groupe. Résultat : le groupe est plongé dans une crise sans précédent qui pourrait conduire à sa faillite.

Samir Allam

TSA