Said Chaou provoque une crise diplomatie entre le Maroc et les Pays Bas

Le Maroc exige des Pays-Bas l’extradition du Maroco-Néerlandais Saïd Chaou et a décidé de rappeler son ambassadeur à La Haye pour consultation.
Ex-parlementaire accusé de trafic de drogue, Chaou est aussi soupçonné d’implication dans des activités portant atteinte à la sécurité du royaume, en financer le mouvement de contestation dans le Rif.
Le ministère des Affaires étrangères qui n’a pas révélé l’identité de l’homme recherché, a souligné qu’il faisait l’objet de deux mandats d’arrêt internationaux émis par la justice marocaine, pour “association de malfaiteurs” depuis 2010, et “trafic international de stupéfiants” depuis 2015.
Des contacts ont eu lieu ces deux derniers jours entre les autorités des Pays-Bas et du Maroc –au niveau des chefs de gouvernement et des ministres des Affaires étrangères– au sujet des “agissements d’un trafiquant (…) d’origine marocaine résidant aux Pays-Bas”, a affirmé le ministère.
Rabat l’accuse de financer et de soutenir sur le plan logistique “certains milieux au nord du Maroc”, sans plus de détails.
Le Maroc, qui a “toujours loyalement coopéré dans le domaine de la lutte contre le trafic de drogues, ne saurait tolérer qu’un trafiquant notoire (…) agisse pour recréer une situation favorable à ses activités criminelles”, a indiqué le ministère.
“Il a été clairement signifié aux autorités néerlandaises qu’il est impératif que des mesures concrètes et urgentes soient prises à l’encontre de ce +trafiquant et mercenaire de l’agitation+”, poursuit-il.
Le Maroc, qui a décidé de rappeler “immédiatement” son ambassadeur à la Haye, “se réserve le droit de tirer toutes les conséquences et implications qui s’imposeraient au niveau des relations bilatérales et de prendre les mesures notamment politiques et diplomatiques nécessaires”, selon ce communiqué qui laisse présager des représailles en cas de rejet de la demande marocaine.
“Alors qu’il n’est qu’un +trafiquant+, il se présente désormais comme un leader politique et un soi-disant défenseur des droits de l’Homme, tout cela pour régler ses comptes avec le Maroc”, a accusé le haut responsable marocain interrogé par l’AFP.
“Nous avons tenu avec les autorités des Pays-Bas une dizaine de réunions à son sujet, sans résultat jusqu’à présent (…) le Maroc (…) exige maintenant des actes”, a-t-il poursuivi.
Dimanche, les autorités néerlandaises ont jugé “incompréhensible et inutile” le rappel par le Maroc de son ambassadeur.
“Les Pays-Bas sont déterminés, maintenant et à l’avenir, à collaborer efficacement avec le Maroc dans le cadre des accords internationaux et dans le respect de l’Etat de droit”, ont réagi, dans un communiqué conjoint, les ministères néerlandais des Affaires étrangères et de la Justice.