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Revue de presse internationale

La crise des réfugiés, le sommet de La Valette sur les migrations, le phénomène des combattants étrangers en Syrie et en Irak et la chute du gouvernement pro-austérité de droite au Portugal, sont les principaux sujets traités, jeudi, par la presse européenne.

En Allemagne, la presse consacre de larges colonnes à la crise des réfugiés et commente à cet égard la décision du ministre de l’intérieur Thomas de Maizière de revenir sur la suspension de l’application de la Convention de Dublin pour les demandeurs d’asile syriens.

Le quotidien ‘Nordwest-Zeitung » écrit que cette décision relance de plus belle le débat au sein de la coalition gouvernementale au sujet de la gestion de la crise migratoire et met particulièrement à mal la Chancelière allemande Angela Merkel.

Même constat de la part du journal ‘Munchner Merkur ‘ qui estime que Merkel traverse une période difficile vu les problèmes inattendus auxquels fait face son gouvernement cette année en raison notamment de l’actuelle crise migratoire, notant que Berlin fait face à une rude épreuve politique aux enjeux historiques.

Son confrère ‘Hannoversche Allgemeine Zeitung » critique la gestion par l’Allemagne de cette crise, estimant que Merkel a perdu sa capacité de traiter avec fermeté ce dossier surtout après le retour aux dispositions de la Convention de Dublin.

De son côté, ‘Rhein-Zeitung » pense que le ministre allemand de l’Intérieur a eu parfaitement raison de revenir sur sa décision vu qu’elle n’existe aucune alternative au règlement de Dublin qui stipule que le réfugié doit demander l’asile dans le pays où il s’est enregistré pour la première fois.

Le journal ‘Westfalischen Nachrichten » trouve quant à lui que l’actuelle crise des réfugiés dépasse la Convention de Dublin en ce sens qu’elle ne concerne pas un seul pays mais l’Europe tout entière, relevant que celle-ci nécessite une batterie de mesures intégrées ainsi qu’une solidarité sans faille de la communauté internationale.

La question des migrations focalise également l’attention de la presse néerlandaise qui rend compte des discussions Afrique-Europe au sommet de Malte.

Le quotidien ‘De volkskrant » écrit que les négociations entre les dirigeants africains et européens lors de ce sommet ont mis en lumière les divergences des points de vue et l’ampleur de l’écart qui existe entre les deux parties en ce qui concerne l’approche à adopter pour résoudre les problèmes migratoires.

Si les pays africains ont exprimé certaines réserves quant à la collaboration en matière d’accueil de leurs migrants clandestins en Europe, les Européens, eux, se sont montrés plus réticents sur le plan financier, souligne le journal.

Le ‘NRC » se fait l’écho des propos du Premier ministre néerlandais, Mark Rutte qui a affirmé que son pays n’a pas l’intention de débloquer davantage de moyens dans le cadre du fonds européen de lutte contre les causes de l’immigration en Afrique.

Le PM néerlandais, ajoute le quotidien, estime que d’autres pays devront assumer leur responsabilité et contribué financièrement à ce fonds, précisant qu’un montant total de près de 1,8 milliard d’euros sera mobilisé dont 15 millions euros par les Pays-Bas.

‘AD » souligne pour sa part qu’au Sommet de la Valette, les Européens veulent un engagement clair de la part des pays africains en ce qui concerne le rapatriement des migrants africains en situation irrégulière en Europe.

La presse française s’intéresse aussi à la crise des migrants ainsi qu’au renversement du gouvernement minoritaire de droite au Portugal.

Sous le titre ‘Migrants à Calais : un risque de guérilla », ‘Le Figaro » écrit que depuis dimanche dernier, toutes les nuits, et parfois le matin, des centaines de migrants tentent le passage en force vers le port, pour monter dans des camions qu’ils contraignent à s’arrêter, précisant que ces migrants n’hésitent plus à charger la police, arrachant des équipements urbains, pillant les jardins des pavillons alentour pour s’approvisionner en projectiles divers, en barricades improvisées.

Concernant la situation politique au Portugal, ‘Le Monde » indique qu’à Lisbonne, tous les regards se tournent désormais vers le président conservateur du Portugal Anibal Cavaco Silva, après l’alliance des partis de gauche pour faire tomber l’actuel gouvernement.

‘Que va décider Anibal Cavaco Silva après que le gouvernement de droite a été renversé, mardi 10 novembre, par une alliance historique des différents partis de gauche ? Acceptera-t-il ou non de nommer Premier ministre Antonio Costa, le chef de file du parti socialiste (PS), qui compte gouverner avec l’appui des partis de gauche radicale ? » s’interroge la publication.Après la démission du Premier ministre de droite, les militants sont sceptiques sur la réussite de leur alliance avec le Parti socialiste, rapporte, pour sa part ‘Libération ».

‘La chute du gouvernement était attendue depuis que le Bloque de Esquerda (gauche radicale), le PCP (Parti communiste portugais) et les Verts avaient annoncé leur soutien au PS », explique le journal, faisant remarquer qu’il reste au président de la République à faire appel au socialiste Antonio Costa pour former un nouveau cabinet.

Au Portugal, la presse continue de commenter les développements de la situation politique dans le pays suite au renversement mardi du gouvernement minoritaire de droite par les partis de gauche.

Sous le titre ‘les salaires et les surtaxes : premier test des accords de la gauche », ‘le Publico » note que le Parti socialiste (PS) va présenter dans les prochains jours deux projets de loi sur la révision des salaires dans la fonction publique et sur la réduction de la surtaxe relative à l’impôt sur le revenu.

Le quotidien estime que ces deux propositions pourraient représenter un risque pour l’unité de la majorité parlementaire de gauche, sachant que l’accord conclu entre le PS et le parti communiste (PCP) n’inclut pas une entente claire sur ces deux questions.

Par ailleurs le secrétaire général du PS, Antonio Costa a assuré, dans une interview à l’hebdomadaire ‘Visao », être en mesure de présenter immédiatement le programme et la composition de son gouvernement, précisant que les accords scellés avec le Bloc de gauche (BE) et le PCP ne prévoient pas une participation de ces partis dans l’exécutif.

‘Le compromis que nous avons conclu vise à garantir les conditions de stabilité et de gouvernabilité et ne nous permet pas d’aller plus loin », a-t-il expliqué.

Costa s’est dit également opposé à la possibilité d’un ‘gouvernement de gestion », au cas où le président de la république refuserait de le nommer en tant que Premier ministre. ‘C’est la pire option que le pays pourrait avoir », a-t-il dit.

En Belgique, la presse jette la lumière sur le phénomène des combattants étrangers en Syrie et en Irak.

‘Le Soir » écrit à ce propos que la Belgique connaît un nombre impressionnant de radicalisations et de départs vers les contrées djihadistes, relevant qu’au moins 494 Belges sont partis vers la Syrie et l’Irak.

‘Il n’y a jamais eu autant de Belges partis combattre en Syrie », commente le journal qui fait observer que 272 s’y trouvent encore aujourd’hui et que 13 sont en route. Le journal, qui publie des chiffres du parquet fédéral belge, précise que parmi les Belges partis faire le djihad, 134 sont revenus dont 18 femmes et 75 sont morts ou présumés disparus.

‘La Libre Belgique » publie pour sa part des témoignages de deux mères de combattants belges morts en Syrie. A travers leurs témoignages, la publication tente d’analyser les raisons des départs, la logique sectaire des groupes terroristes comme Daesh et les moyens de faciliter le retour de ceux qui veulent sortir de l’enfer syrien.

En Espagne, la suspension par le Tribunal constitutionnel de la résolution indépendantiste approuvée lundi dernier par le Parlement de la Catalogne pour lancer le processus de déconnexion » de cette région du reste de l’Espagne, fait la Une des principaux journaux.

‘Le Tribunal constitutionnel suspend la motion souverainiste et le gouvernement catalan déclare sa désobéissance », intitule ‘La Razon », qui souligne que la cour a averti 21 responsables catalans des conséquences pénales de cette déclaration indépendantiste, dont les présidents du gouvernement et du parlement de la région.

Même son de cloche chez ‘El Mundo », qui dans un article intitulé ‘le Tribunal constitutionnel met en garde les sécessionnistes », indique que le gouvernement régional de la Catalogne a exprimé sa volonté d’aller jusqu’au bout dans ses revendications séparatistes, en dépit de la décision du tribunal.

Son confrère ‘ABC » écrit que les conséquences de la désobéissance commencent jeudi, précisant que la justice espagnole a préparé les ‘armes » pénales pour faire face à de possibles actes de révolte en Catalogne.

Quant à ‘El Pais », il rapporte les déclarations du chef de l’exécutif espagnol, Mariano Rajoy, qui a affirmé que cette décision parlementaire cherche à ‘liquider la démocratie espagnole et l’Etat de droit » et à ‘briser l’unité de la nation espagnole ».

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