Pharmacies de garde: mieux vaut ne pas tomber malade la nuit et le dimanche !

Le secteur des pharmacies d’officine, à l’image de l’ensemble du secteur de la santé, est souffrant. Un remodelage des lois régissant ce corps vital pour la société s’avère une urgence nationale.
Certaines absurdités qui touchent ce secteur se manifestent plus particulièrement durant les horaires de garde. Si la permanence pharmaceutique a pour objectif d’assurer la continuité des soins, il se trouve que certains pharmaciens n’arrivent pas à saisir la portée de ce service stratégique.
En effet, le service de garde a pour but de répondre à tout besoin urgent de médicament, notamment les médicaments dits « d’intérêt thérapeutique majeur » (MITM) tels que les anticancéreux, les antiparkinsoniens, les antiépileptiques, les antibiotiques, les corticoïdes, les vaccins, les traitements de l’hypertension, des maladies cardiaques, du système nerveux..
Or, certains patients ou leurs proches ou amis qui se rendent dans certaines pharmacies de garde peuvent fort probablement être éconduits gentiment sous prétexte qu’on ne dispose plus du médicament prescrit. Un constat auquel a répliqué un pharmacien d’Agadir en nous affirmant « qu’un pharmacien qui assure la garde a l’obligation morale de se constituer un stock de quelques boîtes des MITM et de vérifier constamment leur disponibilité durant toute la période de garde ». Et d’ironiser : « on ne va pas se rendre dans une pharmacie en pleine nuit pour acheter un dentifrice ou une crème solaire».
Si durant les horaires normaux d’ouverture, bon nombre de citoyen se trouvent obligés de s’accommoder avec la formule «vous pouvez le payer et revenir le récupérer dans une heure », l’indisponibilité de certains médicaments durant la nuit ou le dimanche risque d’être fatale pour certains patients d’où la nécessité de n’accorder le service de permanence qu’aux pharmaciens sérieux, soucieux des vies humaines avant l’argent.