MHE: “Le Maroc attend une avalanche de bonnes affaires”

Jeudi 26 mai, en fin d’après-midi, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et du commerce numérique était l’invité du CFCIM, à Casablanca. Compte rendu.
Il arrive avec trente minutes de retard. Il ne s’excuse pas, mais on lui pardonne tout. Compréhensible. Le ministre a le sourire facile et séduisant. Le verbe aussi. Face à des industriels, il parle industrie, mais en simplifiant son propos à coup de métaphores. Les néophytes présents dans la salle se surprennent à saisir un discours a priori rébarbatif. Ils s’y complaisent.
Ce 26 mai, en fin d’après-midi, Moulay Hafid Elalamy était l’invité du CFCIM, à Casablanca. Une centaine d’adhérents sont venus converser avec lui, une heure durant, sur le thème de “l’industrialisation et taux d’intégration“.
Un sujet qu’il maîtrise. Lui, qui se décrit comme “ex ET futur opérateur économique“. C’est une manière de dire à ses interlocuteurs, parmi lesquels des entrepreneurs, que son statut actuel de ministre n’annule en rien son passé et n’empêche aucunement son retour aux affaires. “Il est plus aisé de sortir une industrie d’un homme, qu’un homme d’une industrie”, dit-il. Philosophique.
Soit. Pour l’instant, c’est en ministre de l’industrie qu’il s’exprime. Sous ce costume, c’est la vision de son département qui importe. Dans la salle, il y a des investisseurs établis ou potentiels, étrangers ou nationaux, qui l’attendent au tournant. MHE va se montrer rassurant, métaphoriquement.
La conjoncture actuelle est bonne. Lui parle de “tsunami“, d’une “avalanche de bonnes affaires“, d’une “tectonique des plaques qui bougent dans le bon sens“. Et puis, son expression fétiche, les “astres” qui s’alignent pour la cause du pays. Pour combien de temps? Il ne sait pas et les “astres peuvent vite se désaligner”.
Il faut donc saisir sa chance. Son ministère, surtout, doit la saisir. Parce que, ces astres, il y est, si nous avons bien compris, pour quelques chose. “Nous avons ramé pour enclencher un processus. Maintenant qu’il est enclenché, il faut être capable d’absorber “l’avalanche”, car il ne faut pas décevoir. Auparavant, son cabinet recevait une poignée d’hommes d’affaires. Aujourd’hui, il sont si nombreux qu’il ne peut tous les contenir.
Et les satisfaire. Pour ce faire, il ne suffit pas de prier. “Car c’est rare que cela donne des résultats probants. Il faut un peu plus que la prière. Il faut se retrousser les manches et trouver des gisements de compétitivité à offrir aux opérateurs économiques. Et il le dit de façon totalement décomplexée; “, Le seul élément qui fait vibrer les cœurs de nos opérateurs, c’est le gain. L’Etat doit le comprendre. Si ces operateurs ne gagnent pas de l’argent pour rémunérer le capital, eh bien, il n’est pas normal qu’ils investissent.”
Il poursuit, sur un ton mystique, que “dans une vie antérieure”, du temps où il était membre, puis président de la CGEM, “Nous avions le complexe de l’enrichissement des opérateurs économiques. Je crois qu’aujourd’hui, nous avons été soignés.”
“Nous avons besoin d’opérateurs riches“, dit-il, ceux-ci génèrent de l’emploi, de l’impôt, du développement, etc. Des opérateurs riches, nous en avons besoin, l’Etat en a désormais conscience et voudrait même aider à ce que cela devienne de plus en plus récurrent, en accompagnant les investisseurs qui “méritent”.
Et pour le mériter, il faut que le prétendant satisfasse à la trinité: créer de l’emploi, améliorer la balance commerciale et contribuer à l’augmentation de la part du PIB industriel dans le PIB total. Trois conditions cumulatives, que tout investisseur devra observer, s’il désire une aide étatique. “Si un industriel répond à ces critères là, l’Etat décrète qu’il mérite qu’on l’accompagne”.
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