Les travaux d’un atelier international sur « Le patrimoine rupestre africain face aux menaces: défis de sauvegarde et enjeux du développement » se sont ouverts, lundi à Agadir, avec la participation de professionnels du Maroc et d’Afrique, outre des instances marocaines et étrangères œuvrant dans le domaine du patrimoine matériel.
L’organisation de cet atelier intervient dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du workshop tenu à Smara en 2010 et de l’appel lancé depuis cette ville pour la préservation du patrimoine rupestre africain, et suite à la signature par le ministère de la Culture de conventions de partenariat avec les associations et les communes rurales qui renferment des sites de gravures rupestres.
Dans une allocution à cette occasion, le secrétaire général du ministère de la Culture, Mohamed Lotfi Lamrini, a indiqué que l’art rupestre en Afrique est l’une des formes du patrimoine culturel matériel reflétant certains aspects de la vie humaine et du développement de la civilisation dans le continent noir, ajoutant que ce patrimoine se veut également un levier de développement durable.
Ce patrimoine culturel est non renouvelable, a-t-il averti, ajoutant qu’il est aussi menacé de disparition en raison de plusieurs facteurs, dont les contraintes naturelles et les activités humaines, outre le risque de vol et de pillage surtout que les sites rupestres sont ouverts au public.
M. Lamrini a mis en exergue plusieurs mesures ayant été prises par le ministère de la Culture afin de préserver les sites rupestres au niveau national, en particulier la réalisation d’un état des lieux et la mise en place de mesures de sauvegarde de ces sites, notamment les plus menacés, la création d’un centre national pour la préservation et la valorisation de ce patrimoine matériel et l’adhésion de la population locale à cette opération, affirmant la disponibilité du Maroc à faire profiter les pays africains de son expérience dans le domaine de la préservation et la mise en valeur de ce patrimoine ancestral.
De son côté, l’expert international, Gaël de Guichen, représentant le Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM), a exprimé son inquiétude quant à la situation actuelle du patrimoine culturel rupestre à l’échelle africaine, relevant que les différentes initiatives qui ont été entreprises par les instances concernées, aussi bien au niveau national qu’international, demeurent provisoires et insuffisantes.
Il a appelé à mettre en place une véritable stratégie pour sauvegarder ce patrimoine, à l’instar de celle entreprise par les pays méditerranéens, à travers la création d’une commission internationale qui se réunit de façon régulière.
Les participants à cet atelier traiteront de plusieurs questions liées, notamment, aux menaces et aux risques auxquels est exposé le patrimoine rupestre dans le continent africain et à la proposition de mesures concrètes pour sa sauvegarde.
Plusieurs pays africains prennent part à cet atelier international, notamment le Tchad, le Niger, le Mali, le Kenya et le Zimbabwe, outre le Maroc, qui est représenté par la Direction du patrimoine au ministère de la Culture, le Centre national du patrimoine rupestre et le Centre de conservation et de réhabilitation du patrimoine architectural des régions de l’Atlas et du Sud, en plus de représentants d’instances étrangères.
La rencontre est organisé par le ministère de la Culture, en partenariat avec la Fondation de l’Art Rupestre Africain et la Fondation du prince Claus pour la culture et le développement aux Pays Bas.