Les revenus pétroliers de l’Algérie plongent de 40% en 2016

Ce n’est plus une baisse, c’est un plongeon dans les abysses.
En Algérie, les revenus pétroliers ont chuté de près de 40% au premier trimestre 2016 par rapport à la même période l’an dernier. Le pétrole c’est la principale source de devises pour le pays, c’est donc une très mauvaise nouvelle pour l’économie algérienne. La faute à la chute continue du prix du baril depuis deux ans.
Les chiffres, fournis par les douanes algériennes sont éloquents. Les revenus pétroliers ont chuté de 39% ce premier trimestre par rapport à la même période en 2015. Les ventes d’hydrocarbures ont rapporté presque moitié moins.
Conséquence : un déficit commercial déjà bien élevé qui se creuse et qui représente aujourd’hui cinq milliards d’euros. Or, pétrole et gaz sont les mamelles de l’économie algérienne. Le pays tire 95% de ses recettes extérieures de la vente d’hydrocarbures, principalement à la Chine.
Cette demande chinoise a ralenti depuis 2014 tandis qu’il y a surabondance de la production mondiale. Résultats, le prix du baril à 44 dollars a fait fondre les recettes algériennes.
Changement de stratégie de la Sonatrach
Les autorités avaient anticipé cette tendance. L’Algérie a élaboré son budget 2016 sur la base d’un baril à 45 dollars et une baisse de 50% des revenus pétroliers. Elle a également mis en place des mesures fiscales pour compenser une partie de cette baisse, a augmenté les prix des carburants, limité des importations et arrêté des projets d’infrastructures.
La compagnie nationale d’hydrocarbures Sonatrach a ainsi décidé de dépenser moins dans l’exploration et plus dans le raffinage et la pétrochimie. Objectif : éviter d’importer des carburants, et même à terme exporter de l’essence et du diesel algériens. Un changement de stratégie que la compagnie nationale a présenté au Sommet international du pétrole à Paris et qu’explique à RFI Omar Maaliou, directeur général adjoint de la commercialisation des hydrocarbures de Sonatrach.