Les députés brésiliens votent en faveur de la destitution de Dilma Rousseff

Le Parti des travailleurs de Dilma Rousseff a reconnu sa défaite à l’Assemblée, dimanche soir. Les députés brésiliens se sont prononcés pour la destitution de la présidente de gauche lors d’une séance historique. La procédure va donc se poursuivre au Sénat.
Dilma Rousseff vient de perdre une bataille cruciale dans sa lutte pour le maintien à la tête du Brésil. Les députés se sont prononcés en faveur de la poursuite de la procédure de destitution dans une chambre des députés pleine à craquer et surchauffée. Et cela, au terme d’une session marathon.
La tendance en faveur de l’opposition s’est dessinée très tôt dans la soirée, alors que les députés faisaient la queue devant le micro pour exprimer leur vote, rapporte notre correspondant à Brasilia, Martin Bernard.
Le chef de file du Parti des travailleurs à la chambre basse du Parlement a reconnu la défaite du camp présidentiel avant même la fin du vote.
Défections
Il y a même eu des trahisons de dernière heure. Un ministre de Dilma Rousseff et un ancien membre du gouvernement ont voté en faveur de sa destitution, ce qui illustre la débandade dans le camp du gouvernement.
Bien entendu, l’opposition brésilienne jubile après ce vote sanction et est plus que jamais déterminée à mettre fin à 13 ans de pouvoir de la gauche. « Il y a eu un tsunami contre Dilma Rousseff », se réjouit un député de l’opposition.
La bataille se poursuit au Sénat
Le camp de la destitution l’a emporté par 367 voix sur 513, 25 de plus que les 342 (deux tiers) requises pour que la procédure se poursuive au Sénat.
C’est là, donc, que la bataille va désormais se poursuivre, à compter de ce lundi. La chambre haute devra elle aussi approuver ou non la destitution de la présidente de gauche.
Au pouvoir depuis 2010, celle-ci est accusée par l’opposition d’avoir maquillé des comptes publics pour favoriser sa réélection en 2014. Si jamais Dilma Rousseff était destituée, ce serait le vice-président centriste et conservateur Michel Temer qui tiendrait le mandat présidentiel jusqu’à fin 2018.
RFI