La Suède s’oppose à la levée du mandat d’arrêt de Julian Assange

La justice suédoise a demandé jeudi le maintien du mandat d’arrêt européen visant le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, accusé de viol en Suède.
“Julian Assange reste soupçonné d’un crime grave”, indique un communiqué des magistrats chargés de l’affaire, publié à la suite de la demande présentée par ses avocats suédois en février pour la levée du mandat d’arrêt émis en 2010 à l’encontre de l’Australien.
Selon le communiqué, les procureurs maintiennent également leur demande de placement en détention provisoire de M. Assange en cas d’arrestation.
Le tribunal de Stockholm pourrait rendre sa décision dans les deux ou trois semaines à venir, indique-t-on.
Cela fait plus de cinq ans que le parquet suédois cherche à interroger l’ex-hacker australien sur un viol présumé qui aurait été commis sur une femme d’une trentaine d’années dans la région de Stockholm en août 2010.
M. Assange, qui nie ces accusations, avait d’abord rejoint la Grande-Bretagne pour échapper à une arrestation, puis contesté le mandat d’arrêt européen devant la justice britannique.
En juin 2012, il était entré dans l’ambassade d’Equateur pour y demander l’asile politique.
Les magistrats suédois avaient demandé à maintes reprises une audition à Londres, qui n’a pas encore pu avoir lieu en raison de complications procédurales.
“Début 2016, le procureur général équatorien a rejeté, pour des raisons de forme, une demande en ce sens. En mars 2016, une nouvelle demande a été envoyée à l’Equateur. “Nous n’avons pas encore reçu de réponse”, a indiqué la procureure Marianne Ny dans le communiqué.
Un groupe de travail des Nations Unies a estimé, en février dernier, que l’Australien était victime d’une “détention arbitraire”, et appelé la Suède et le Royaume-Uni à l’indemniser. Les deux pays ont rejeté cette appréciation, les Britanniques rappelant qu’ils étaient tenus d’exécuter le mandat d’arrêt européen, tandis que le gouvernement suédois se disait “en désaccord” avec le groupe de travail.
M. Assange refuse de se rendre dans le pays nordique de peur d’être extradé vers les Etats-Unis, où il pourrait se voir reprocher la publication par WikiLeaks, en 2010, de 500.000 documents classés secret défense sur l’Irak et l’Afghanistan et 250.000 communications diplomatiques.