La revue de presse quotidienne internationale maghrébine

Tunis – La contestation de la loi de finances d’austérité en Algérie, la menace terroriste en Tunisie et le dialogue politique pouvoir-opposition en Mauritanie sont les principaux thèmes traités par la presse maghrébine de mercredi.
En Algérie, la presse se saisit des vives réactions rejetant la loi de finances 2016 adoptée fin novembre par l’assemblée nationale, pour compenser les pertes pétrolières, dans un climat de tension extrême sur fond d’une protestation sans précédent des députés de l’opposition.
+Le Quotidien d’Oran+indique qu’après le passage en force de la loi de finances 2016 à l’APN, les députés frondeurs essayent de peser de tout leur poids pour faire barrage, en aval, à une loi votée dans un climat de tension extrême, par le lancement hier à l’APN, non sans entraves, d’une pétition de dénonciation de cette loi tant décriée. +L’Expression+ évoque notamment les prochaines étapes, précisées dans la pétition que l’opposition compte entreprendre pour stopper cette loi.
Il s’agit de la saisine du président de la République pour l’informer “des dérives très graves qui ont marqué le processus d’adoption (par l’APN) du PLF 2016, des immenses dangers dont (celui-ci) est porteur et de son anticonstitutionnalité”, ainsi que de la requête qu’ils comptent adresser au Conseil constitutionnel pour “l’alerter sur, précisément, l’inconstitutionnalité” de ce projet de loi, et de “la correspondance” qu’ils comptent transmettre à leurs collègues du Conseil de la nation pour les informer des différentes entorses légales et constitutionnelles qui ont émaillé l’adoption du PLF 2016.
Le journal +Liberté+ critique la décision de l’administration de l’APN d’interdire aux journalistes d’accéder à l’hémicycle et aux parlementaires de disposer d’un espace pour parler du projet de loi de finances 2016.
Le journal dénonce “une restriction des libertés politiques que les élus du peuple sont en droit d’exercer partout, mais surtout à l’intérieur de l’hémicycle”. “Quand des députés sont réduits à défoncer les portes, au sein même de l’enceinte parlementaire où ils siègent, pour pouvoir animer une conférence de presse, c’est que l’autoritarisme a franchi un nouveau et dangereux palier, s’indigne l’éditorialiste. Le journal +El Watan+ parle d’un climat d’effervescence à l’intérieur de l’hémicycle où l’affrontement entre l’opposition et l’administration de l’Assemblée est évité de justesse.
“Des voitures de police, des fourgons blindés longent l’avenue de l’APN et des policiers en tenue et en civil sont postés aux alentours de l’Assemblée. Les bruits courent que les pouvoirs publics ont pris leurs dispositions pour faire face à une éventuelle sortie des députés dans la rue”, raconte le journal.
En Tunisie, c’est la lutte antiterroriste qui accapare toujours l’attention des journaux, près de trois semaines après l’attentat-suicide contre un bus de la Garde présidentielle.
Le journal +Al Maghreb+ rappelle les déclarations du porte-parole du ministère de l’intérieur, Walid Louguini qui a révélé que depuis le 24 novembre dernier, les services de sécurité ont effectué près de 3000 perquisitions à la recherche de terroristes dans les différentes wilayas du pays, ayant permis l’arrestation de 306 individus accusés d’avoir des liens avec des groupes jihadistes. Ces opérations d'”anticipation” ont permis également d’avorter des projets terroristes visant des personnalités politiques et des institutions névralgiques, ainsi que la découverte des caches d’armes.
Le journal +Assabah+ fait état de l’arrestation, dans la banlieue de Tunis, d’un membre de “la police politique” du Phalange terroriste Okba Ibn Nafaa, contre lequel sept mandats d’arrêt ont été lancés.
Ce terroriste était chargé d’enrôler de nouveaux jihadistes et de collecter des informations sur les mouvements sécuritaires et militaires dans la ville de Kasserine, explique le journal.
Evoquant les rumeurs sur un prochain remaniement ministériel, le journal +Assahafa+ revient sur la déclaration du chef du mouvement Ennahda, Rachid Ghannouchi, qui a appelé à un remaniement “partiel” pour préserver la stabilité politique du pays, estimant que le changement du premier ministre n’est pas à l’ordre du jour du mouvement.
A Nouackhott, la presse s’intéresse toujours aux tractations interminables pour la tenue d’un dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition.
Dans ce sens, les journaux rappellent l’audience accordée la veille par le chef de l’Etat aux président et membres du regroupement “Action Citoyenne Indépendante pour un Dialogue Inclusif”, dans le cadre de la médiation que mène que le groupe pour le lancement de discussions entre les deux parties.
Les journaux indiquent que le président Mohamed Ould Abdelaziz a accepté la proposition de la présence de ce regroupement en tant qu’observateur dans le dialogue, se félicitant de toute démarche de nature à contribuer au rapprochement des points de vue des parties prenantes politiques.
Par ailleurs, le journal +Al Amal Al Jadid+ évoque le report à la semaine prochaine de la réunion que devait tenir mardi le parti d’opposition, le Regroupement des forces démocratiques, consacrée à l’examen de la situation politique dans le pays et l’adoption d’une position concernant le dialogue.
Le journal rappelle aussi le boycott de ce parti du premier contact tenu la semaine dernière avec la majorité.
L’adoption par l’Assemblée nationale d’un projet de loi portant code de la marine marchande et la grève des étudiants de la faculté des sciences, des technologiques et de la médecine de Nouakchott retiennent également l’attention de la presse locale.