La revue de presse quotidienne européenne

Les ultimes négociations sur un nouvel accord climatique lors de la conférence COP21, qui se tient à Paris et le deuxième tour des élections régionales prévu dimanche en France, ainsi que la crise syrienne constituent les principaux titres de la presse européenne de ce samedi.
En Suisse, La Tribune de Genève écrit que les ultimes tractations de la COP21 ne sont pas de tout repos dans la mesure où elles font à nouveau ressurgir les crispations nord-sud sur les financements. Les tensions, relève le journal, ont ressurgi jeudi après la présentation d’une ébauche d’accord qui laisse ouverts les sujets délicats des financements et de la répartition des efforts entre pays développés et en développement.
Le nouveau projet fixe un objectif de réchauffement planétaire bien en deçà de 2 C par rapport au niveau pré-industriel, croit savoir le 24Heures, notant que les gros producteurs d’énergies fossiles comme la Russie, s’opposent à une telle revendication.
Sous le titre “Crispations et tractations secrètes à la COP21”, Le Temps regrette que les Etats se soient repliés sur leurs positions à l’approche de la fin de la conférence climatique.
“Les discussions se déroulent de manière informelle, dans l’intimité de petites salles réservées aux séances bilatérales”, relève l’éditorialiste qui se demande s’il est encore possible d’arracher un accord de dernière minute en dépit des divergences.
En France, le deuxième tour des régionales retient l’attention de la presse quotidienne. ‘Le vote de dimanche doit être celui du sursaut”, écrit Libération, ajoutant que lundi commencera le véritable examen de conscience. ‘ Agir sur les causes du mal, et pas seulement sur les symptômes : telle est la mission urgente qui doit impliquer toutes les forces civiques du pays, ainsi que le gouvernement, au premier chef”, relève l’éditorialiste, estimant qu’il n’y aurait rien de pire, après un résultat moins mauvais que prévu au second tour, que de se reposer sur des lauriers en toc et de compter cyniquement sur la peur du Front National dans les prochains scrutins.
Pour sa part, Le Monde s’intéresse aux nouveaux électeurs du FN, expliquant qu’agriculteurs, artisans, commerçants, chômeurs ou employés ils ont voté, souvent pour la première fois, en faveur du parti d’extrême droite lors du premier tour de ces élections.
La publication fait remarquer qu’il s’agit d’un cocktail où se mêlent la colère, un sentiment d’abandon, le rejet de l’étranger et le repli sur soi.
De son côté, Le Figaro indique que l’abstentionniste constitue la cible de tous les partis pour le second tour, notant que pour le FN, la mobilisation des abstentionnistes constitue la principale réserve de voix.
Le quotidien rappelle que dimanche dernier, un Français sur deux (50,1 pc des inscrits) ne s’est pas rendu aux urnes, notant que ce n’est pas une surprise , les instituts de sondage pronostiquaient une participation plus faible.
La presse belge s’intéresse, elle aussi, aux régionales françaises. Sous le titre ‘Ces élections françaises sont aussi notre affaire”, Le Soir estime que ces élections ‘sont aussi l’affaire de tous les Européens”. ‘Quel signe adressera dimanche la France à ses partenaires ? un message de sursaut républicain après le choc des attentats et le séisme du premier tour ? ou l’image d’un repli identitaire guidé par la peur ?”, se demande le journal. Mais, poursuit-il, ‘quelle que soit l’issue du vote de dimanche, les deux questions de la lutte antiterroriste et de la crise migratoire resteront plus que jamais d’actualité”. ‘Ces questions là concernent toute l’Union européenne”, conclut la publication.
Son confrère La Dernière Heure estime, quant à lui, que ‘la montée du FN en France n’est nullement le résultat d’une quelconque fatalité, mais plutôt le fruit d’une paralysie des élites politiques traditionnelles, qui ont trop longtemps ignoré la lente montée de l’exaspération d’une frange importante de la population, durement touchée par la crise ou qui craint d’en faire les frais, tôt ou tard”. Le journal invite les politique belges à ne pas ‘rester sourds aux cris de détresse lancés de part et d’autre” dans le pays pour éviter pareil vote.
En Outre-manche, la presse s’intéresse au renforcement de la présence de l’Etat Islamique en Libye et à la décision de la justice britannique d’abandonner toutes les poursuites judiciaires engagées dans le cadre du scandale des écoutes téléphoniques du tabloïd “News of the World” du milliardaire Rupert Murdoch.
Le journal Independent revient sur les derniers rebondissements de l’affaire des écoutes téléphoniques qui avait entraîné en 2011 la fermeture du tabloïd News of the World et la décision de la justice de renoncer à toutes les poursuites judiciaires en raison de l’absence de preuves suffisantes.
“Après une analyse approfondie, nous avons décidé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour avoir des perspectives réalistes de condamnation et donc plus aucune action ne sera prise dans cette affaire”, a précisé un porte-parole du parquet britannique, cité par le journal.
Pour sa part, le Guardian s’intéresse à ce dossier et en particulier aux victimes du piratage des messageries téléphoniques de centaines de personnes, dont des responsables politiques, des célébrités et même de simples citoyens impliqués dans des faits divers, allant jusqu’aux petits-fils de la reine Elizabeth, William et Harry.
Selon le journal, les victimes des écoutes illégales menées par des journalistes du tabloïd “News of the World” comptent riposter contre la décision de la justice et introduire un recours devant la Cour d’appel.
Quant au Daily Telegraph, il se fait l’écho des inquiétudes du gouvernement britannique de la montée en puissance de la menace terroriste du groupe Etat islamique en Libye, évoquant la possibilité d’une intervention militaire pour faire face à cette menace dans cette région.
Aux Pays-Bas, l’attention de la presse est focalisée sur la crise syrienne et l’accueil des réfugiés dans le pays. De Volkskrant titre “Assad refuse de négocier avec l’opposition +terroriste+” et indique que les Etats-Unis et l’Arabie saoudite ont voulu impliquer le président Assad dans les négociations de paix avec l’opposition mais ce dernier a réagi en avançant que le peuple syrien refusera cette proposition.
Le journal indique que le président syrien a souligné que les parties qui ont fait cette proposition souhaitent voir le gouvernement syrien sur la même table avec des terroristes.
‘Geldermalsen optimiste à l’accueil d’un grand centre d’accueil” titre son confrère NRC qui rapporte que le village de Gueldre, dans la municipalité de Geldermalsen devra accueillir l’un des plus grands centres d’accueil de réfugiés en 2016.
Le nouveau centre sera ouvert à 1.500 sur les dix prochaines années pour absorber les flux des réfugiés qui continueront dans l’avenir, souligne le journal.
L’AD rapporte qu’une centaine de demandeurs d’asile ont protesté à Nimègue contre les mauvaises conditions d’accueil dans le camp de Heumensoord, ajoutant que ce groupe de réfugiés s’est plaint de la nourriture, du manque d’intimité et d’hygiène.
En Espagne, l’attaque terroriste qui a ciblé, vendredi, un quartier du centre de la capitale afghane Kaboul, à proximité de l’ambassade espagnole, fait la Une des principaux journaux.
Ainsi, ABC indique qu’un policier espagnol a été tué lors de cette attaque à la voiture piégée, précisant que cet attentat, qui a été revendiqué par les talibans, a ciblé une maison d’hôtes près de la délégation diplomatique espagnole.
Quant à El Pais, il souligne que la confusion a marqué les informations présentées par le gouvernement espagnol au sujet de cette attaque, ajoutant que les autorités espagnoles ont annoncé au début qu’un agent de sécurité espagnol a été légèrement blessé, mais le gouvernement afghan a confirmé sa mort ultérieurement.
Son confrère El Mundo relève que les talibans ont fait irruption dans l’ambassade espagnole après avoir attaqué une maison d’hôtes fréquentée par des étrangers, expliquant que des soldats américains ont ratissé la représentation espagnole pour localiser les assaillants.
La Razon écrit, de son côté, que cette attaque trouble la campagne électorale, indiquant qu’après cet attentat, le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a annulé une activité de son parti PP qui était prévu vendredi dans la localité de Murcie.
Divers thèmes à caractère politique, économique ou social ayant une portée nationale ou internationale retiennent, samedi, l’attention de la presse de l’Europe Orientale.
En Turquie, le quotidien “Star” rapporte que le retrait des soldats turcs d’Irak “n’est actuellement pas à l’ordre du jour”, relevant qu’il est possible d’augmenter le nombre des instructeurs militaires turcs à Mossoul ou de le diminuer en fonction du nombre des forces des Peshmergas qu’ils sont appelés à former.
“Nous allons poursuivre notre programme de formation à Mossoul, mais allons le faire en concertation avec les autorités irakiennes”, a-t-il poursuivi en citant le chef de l’Etat.
Ankara va prendre en considération les préoccupations de Bagdad et la décision a été prise de réorganiser les troupes turques sur le sol irakien qui ont provoqué des tensions entre les deux pays, écrit, pour sa part, “Hurriyet Daily News”.
Un accord a été trouvé avec les autorités irakiennes pour redéfinir la mission des soldats turcs dans le cadre du programme de formation des combattants volontaires qui affrontent Daesh et mettre en place des nouveaux mécanismes de coopération entre les deux pays dans le domaine de la sécurité, indique-t-il.
Et de rappeler que les envoyés à Bagdad du chef du gouvernement turc (le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères Feridun Sinirlioglu et le patron des renseignements Hakan Fidan) ont insisté sur le respect de la Turquie de l’intégrité et la souveraineté territoriales de l’Irak et sur la détermination d’Ankara à poursuivre son soutien à l’Irak dans la lutte contre les terroristes.
La Turquie et l’Irak ont convenu vendredi de prendre des mesures pour renforcer la coopération sur les questions relatives à la sécurité et ce, suite aux discussions sur les derniers développements des envoyés spéciaux du chef du gouvernement avec le Premier ministre Haydar al Abadi, rapporte “Daily Sabah”.
En Pologne, le bras de fer entre les conservateurs au pourvoir et l’opposition sur la composition des juges de la Cour Constitutionnelle continue de susciter les réactions de la presse après le jugement rendu par un tribunal qui donne le pouvoir à la Diète d’élire les magistrats de cette Cour.
Le quotidien “Polska” écrit que malgré un deuxième jugement rendu jeudi par le tribunal, la crise se poursuit, ajoutant que le tribunal s’est prononcé sur le recours que l’opposition parlementaire, composée de la Plateforme civique et de Nowoczesna (Moderne), avait introduit pour contester l’amendement législatif voté par les députés du PiS (Droit et Justice, conservateur au pouvoir) afin de permettre à la nouvelle Diète d’élire ses cinq nouveaux juges.
Plusieurs dispositions ont ainsi été déclarées non conformes à la constitution par le tribunal, notamment celles qui ont permis l’élection, parmi les cinq juges, de trois d’entre eux, souligne la publication, précisant que le tribunal a confirmé d’ailleurs une règle bien connue: c’est la Diète qui décide de la composition de la Cour Constitutionnelle, mais pas le président de la république.
“La Gazette Juridique” relève le président polonais Andrzej Duda n’a pas attendu l’arrêt du tribunal pour recevoir la prestation de serment du dernier des cinq juges constitutionnels élus en novembre, rejetant sur l’opposition la responsabilité de cette crise.
“Respublica” estime, pour sa part, que les deux jugements rendus par le tribunal ne résolvent pas la crise, mais ils freinent en revanche la marche du PiS, qui aurait voulu mener plus rondement sa prise de contrôle. Mais ce n’est qu’une question de temps, précise le journal car le président de la République devra attendre, au plus tard un an, pour qu’un nouveau président de la Cour Constitutionnelle soit élu.
Et la publication d’observer que compte-tenu du rythme des renouvellements dans cette enceinte, le PiS disposera dès lors, à partir du printemps 2017, d’une majorité de juges à lui. Le journal laisse entendre que le PiS songerait d’ores et déjà à une nouvelle loi portant sur la composition et le fonctionnement de Cour constitutionnelle.
En Russie, le quotidien “Rassiskaya Gazeta” indique que le président Vladimir Poutine a ordonné vendredi à l’armée russe de répondre avec une “extrême fermeté” à toute force qui la menacerait en Syrie.
Lors d’une réunion avec les responsables du ministère de la Défense, le président russe a mis en garde tous ceux qui ont l’intention de planifier de nouvelles provocations contre les militaires russes en Syrie, ajoute le quotidien, soulignant que des mesures supplémentaires ont été prises pour assurer la sécurité des militaires russes et de la base aérienne, qui a été renforcée par de nouveaux équipements de défense antiaérienne alors que les bombardiers effectuent leurs missions sous escorte d’avions de combat.
Même réaction de M. Poutine reproduite par le quotidien “Novye Izvestia” qui signale que le chef du Kremlin a relevé que les objectifs visés par Moscou en Syrie n’ont aucun rapport avec des intérêts géopolitique ou d’expérimentation de denouvelles armes, expliquant que la Russie veut seulement éliminer le danger terroriste qui menace la Syrie. La publication ajoute qu’il y a un grand nombre de terroristes russes qui combattent en Syrie, dont des personnes issues du Caucase et d’autres régions de Russie.
Le quotidien “Kommersant” croit savoir que Ankara a commencé à rechercher une alternative au gaz russe auprès des pays de l’Asie centrale, ajoutant qu’à l’issue des réunions du Conseil de sécurité de l’ONU, tenues à la demande de la Russie sur les activités militaires de la Turquie en Irak, les relations russo-turques se sont détériorées davantage.
Selon la publication, l’initiative de Moscou de convoquer ces réunions à huit clos pour l’examen de la question de ces activités sans le consentement du gouvernement irakien a pour objectif de prévenir une escalade du conflit dans la région.
En Grèce, le quotidien “kathimerini” rapporte que le Commissaire européen aux droits de l’Homme, Nils Muiznieks a déclaré que toute idée qui fait le lien entre la vague de demandeurs d’asile et le terrorisme est fausse, ajoutant que ce sont les combattants qui reviennent de Syrie ou des autres foyers de tension qui constituent une menace et qu’il faut les surveiller de près.
Pour le responsable européen, certains pays européens doivent abandonner la construction des clôtures de fils de fer barbelés ou opter pour les obstacles bureaucratiques pour tarir les flux des réfugiés car il est de la responsabilité de tous les pays européens de les accueillir.
Le Commissaire européen aux droits de l’Homme a indiqué que près d’un million de réfugiés sont arrivés en Europe cette année mais le continent le plus riche du monde est capable d’accueillir plus que ce nombre.
Le quotidien “Tanea” indique que le Premier ministre grec, Alexis Tsipras a salué vendredi la proposition relative à la création d’une agence européenne de protection des frontières maritimes, ajoutant que cette proposition, faite par la France et l’Allemagne, intervient au moment où la Grèce, qui a de vastes côtes et des îles éparpillées en mer Egée, trouve beaucoup de difficultés à surveiller ses frontières maritimes et à faire face quotidiennement aux flux des migrants en provenance de Turquie.
La publication indique que selon le projet de l’Union européenne, ce genre de forces doivent être déployées sans une demande préalable d’un pays membre concerné par la crise migratoire, ajoutant que pour les Européens, la position de Tsipras constitue une grande évolution puisque l’Italie et la Grèce sont les points d’entrée des migrants en Europe mais avaient formulé des réserves vis-à-vis du déploiement de forces au large de leurs côtes sous prétexte de la protection de la souveraineté nationale.
En Autriche, le quotidien régional “Kleine Zeitung” indique que la banque centrale autrichienne (Oenb) a commencé à rapatrier une partie des réserves en or de l’Autriche qui sont stockées à l’étranger, environ 280 tonnes du métal jaune d’une valeur de près de 8,6 milliards d’euros dont 80 pc stockées au Royaume-Uni contre 17 pc en Autriche et le reste en Suisse.
Le journal révèle que la première opération a eu lieu il y a quelques semaines avec une cargaison de 15 tonnes d’une valeur de 480 millions d’euros, annonçant qu’un deuxième chargement du précieux métal est prévu avant noël à l’aéroport international de Vienne.
Ce rapatriement permettra à l’Autriche de disposer sur son sol de 50 pc des ses réserves en or d’ici à 2020 alors que les banques britanniques et suisses garderont en stock l’autre moitié, à hauteur respectivement de 30 pc et 20 pc, selon le journal.
Pour sa part, le journal ‘Der Standard” évoque la décision de la commission européenne de traduire l’Autriche devant la cour de justice de l’Union Européenne au sujet de l’obligation juridique qui incombe aux autorités fédérales d’attribuer directement les services d’impression sécurisée de documents officiels, entre autres, les passeports, le permis de conduire et les cartes d’identités, à une entreprise privée.
La commission considère que l’attribution directe de telles opérations à une société privée, sans adjudication publique, est une transgression des règles de l’UE en matière de passation de marchés publics qui visent à garantir une concurrence équitable.