La revue de presse quotidienne européenne

Les ultimes négociations en vue de la conclusion d’un accord universel sur le climat à Paris et la percée du parti de l’extrême droite en France, le Front national, continuent de retenir l’attention de la presse européenne, paraissant vendredi.
‘Le vote FN, ou l’élaboration d’une contre-société », titre le quotidien français Libération qui écrit que la conjoncture, aussi puissante soit-elle, ne saurait masquer les structures silencieuses du vote FN : une société à part entière, faisant sécession au sein même du pays, avec ses propres valeurs, son économie et sa vision du monde.
‘Entre ces deux tours des régionales, une forme d’évidence semble s’imposer. Le FN serait le fruit de la crise économique, de la présence des migrants et de l’actualité des attentats », estime le journal, faisant observer que son score singulièrement élevé serait nourri par l’inefficacité perçue des dirigeants, et par leur manque de vision pour l’avenir de la France.
‘Quels que soient, dimanche 13 décembre, le verdict des urnes et le nombre de régions qui basculeront ou ne basculeront pas, nous resterons devant la même question. Comment répondre à la colère et au désespoir qui, lors du premier tour, se sont manifestés massivement par l’abstention et par le vote en faveur du Front national?? », écrit La Croix.
Le journal estime que ‘les tactiques électorales retraits de liste, accords de la onzième heure, discours à l’emporte-pièce pourront certes contrecarrer telle ou telle victoire, mais cela n’engendrera qu’un supplément de colère et de désespoir si ceux qui sont en responsabilité dans la société française ne se montrent pas capables d’apporter des réponses crédibles aux problèmes que rencontrent les Français ».
Le Figaro note que Marine Le Pen veut nationaliser ses succès, faisant savoir que la présidente du Front national a convié l’ensemble de ses têtes de liste jeudi soir, salle Wagram à Paris, pour un dernier meeting national de campagne.
La presse belge, elle, se fait l’écho des négociations en vue de la conclusion d’un accord universel à la Conférence mondiale sur le climat (COP21) à Paris.
L’Avenir rapporte que le projet d’accord final sur le climat a été repoussé à ce samedi matin, en vue de surmonter les ultimes points de friction.
Si le président de la COP21 et ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, estime que les ‘choses vont dans le bon sens », les ONGs, elles, relèvent que malgré les progrès importants sur de nombreux sujets, la nouvelle version comprend des points clé encore en suspens, souligne le journal.
Pour Le Soir, tout est loin d’être plié, car les trois problèmes au cœur des négociations restaient encore ouverts : la ‘différenciation » entre pays industrialisés et pays en développement, l’aide financière des pays riches aux pays en voie de développement victime des changements climatiques et le ‘niveau d’ambition » de l’accord de Paris.
Sur le financement, relève le journal, l’accord répète à plusieurs reprises que les pays développés doivent garder le ‘leadership » et que l’argent doit contribuer à l’adaptation des pays pauvres aux impacts du changement climatique, notant toutefois que les pays émergents Chine, Brésil, Afrique du Sud pourront quant à eux contribuer volontairement à l’aide aux pays les plus pauvres.
Sous le titre ‘un projet d’accord qui se précise », La Libre Belgique indique que sur certains points, les choix semblent avoir été tranchés.
L’objectif de la limitation de la température moyenne mondiale par exemple, qui constitue le point de référence qui orientera les politiques climatiques au cours des prochaines décennies, se précise, souligne le journal, notant toutefois que ‘malheureusement, il ne se traduit pas par un objectif chiffré de la trajectoire à respecter en matière de réduction des émissions de CO2.
En Outre-manche, la presse s’intéresse au projet d’extension de l’aéroport londonien de Heathrow et à l’avenir des relations entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne.
Le Financial Times se fait l’écho de la colère des hommes d’affaires après la décision prise par le gouvernement britannique de reporter de six mois l’examen du projet de la construction d’une troisième piste à l’aéroport londonien de Heathrow.
Une commission chargée de réfléchir à l’avenir des aéroports londoniens s’était déjà prononcée en faveur d’une troisième piste à Heathrow, un projet soutenu par les milieux d’affaires et les transporteurs aériens, mais rejeté par les riverains et les écologistes, souligne le journal.
Pour sa part, le Daily Telegraph s’intéresse à ce dossier qui traîne depuis des années sans aucune décision prise par les gouvernements conservateurs et travaillistes.
Le journal met en avant la grogne des entrepreneurs qui s’en prennent au premier ministre, David Cameron, pour sa procrastination au sujet de l’agrandissement de Heathrow pour décongestionner le trafic aérien, outre les retombées positives sur l’économie britannique d’un tel projet.
Selon le quotidien Guardian, le chef du gouvernement britannique serait disposé à assouplir les conditions permettant aux immigrés européens de bénéficier des aides sociales au Royaume-Uni.
Londres, qui veut obtenir des réformes de l’UE avant le référendum prévu dans le pays sur l’appartenance de la Grande-Bretagne à l’UE, avait dit qu’elle allait durcir les conditions d’accès aux aides sociales pour les immigrés de l’UE, notamment ceux en provenance des pays de l’Europe l’Est, rappelle le journal.
En Espagne, les principaux quotidiens consacrent leurs commentaires à la campagne pour les élections générales du 20 décembre.
El Mundo écrit que le chef du Parti populaire, Mariano Rajoy, a axé sa campagne sur des promesses économiques, précisant que l’actuel président du gouvernement espagnol compte mettre en place de nouvelles baisses d’impôts en cas de victoire.
Son confrère La Razon, souligne, quant à lui, que les deux formations de gauche, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et Podemos, envisagent d’imposer de nouveaux impôts après les élections, notamment sur les hauts revenus, alors que Ciudadanos table sur une réforme intégrale de TVA.
Par ailleurs, le journal ABC indique que la campagne de Mariano Rajoy compte lancer des attaques contre la gauche en se servant des fautes du secrétaire général du PSOE, Pedro Sanchez, pour attirer les votes indécis et affaiblir ses adversaires.
De son côté, El Pais relève que pour la première fois, les candidats des différents partis politiques en lice ont opté pour la télévision pour présenter leurs programmes, dans une tentative de s’assurer une audience massive, expliquant que la plupart des Espagnols préfèrent la télévision pour suivre les nouveautés de la scène politique.
Aux Pays-Bas, les conclusions d’une enquête sur une transaction entre un responsable gouvernemental et un baron de la drogue remontant à 2011, connue sous le nom de ‘Teevendeal », retiennent l’attention de la presse locale.
Le NRC revient sur le rapport, publié jeudi, critiquant l’accord conclu en 2001 par le secrétaire d’Etat à la justice démissionnaire, Fred Teeven, alors magistrat, avec un baron de drogue, lequel accord a été à l’origine de la démission dernièrement du ministre de la justice, Ivo Opstelten.
L’enquête ouverte après l’éclatement du scandale a révélé que les deux responsables gouvernementaux auraient induit en erreur le parlement, écrit le journal.
Sur le même sujet, De Volkskrant rapporte que la Présidente de la Chambre des représentants des Pays-Bas, Mme Anouchka van Miltenburg, a été sous le feu des critiques jeudi pour son rôle présumé dans le scandale.
Selon la publication, Mme van Miltenburg, donnera sa version des faits la semaine prochaine, lors d’un débat avec les députés qui veulent des précisions sur une éventuelle lettre reçue par la présidente de la chambre des représentants à ce sujet de la part d’un dénonciateur.
L’AD précise que la lettre reçue par la responsable néerlandaise d’un ancien employé du ministère, revient sur les détails de la somme de 4,7 millions de florins (Plus de 2 millions d’euros) remboursée au baron de drogue.
La Conférence internationale sur le Climat à Paris (COP 21), les rapports turco-irakiens, les sanctions occidentales antirusses et les conclusions du dernier rapport sur l’Autriche du comité onusien contre la torture constituent l’essentiel des thèmes traités, vendredi, par la presse de l’Europe Orientale.
En Pologne, la presse évoque les conclusions auxquelles sont parvenus les participants à la conférence internationale sur le climat (COP21) à Paris avant l’annonce ce vendredi de l’accord global sur cette question.
Sous le titre « un accord global sur le climat sera profitable à la Pologne » le quotidien « Rzeczpospolita » (Respublica) observe que « si la Pologne sortait du système de commerce des droits d’émission entre Etats membres, cela apporterait à nos entreprises plus d’inconvénients que d’avantages ».
L’absence d’un accord général sur la réduction des émissions et sur l’adoption de mécanismes permettant de contrôler la réalisation des engagements pris par les pays de l’UE, ôterait tout son sens à la politique ambitieuse de l’UE en ce domaine comme au maintien du commerce des droits d’émission, souligne l’éditorialiste du journal qui relève que, dans ce contexte, les responsables politiques polonais qui proposent que la Pologne s’en tienne à un seul accord global (celui qui réduit les inégalités influant sur la compétitivité des entreprises implantées en différentes endroits du monde), semblent avoir raison.
En revanche, selon le journal, la Pologne aurait tort de dénoncer le paquet énergie-climat car cela signifierait qu’elle abandonne le système européen d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre.
Varsovie aurait tort également, poursuit le journal, comme le proposent certains, de choisir la solution « opt-out » consistant à n’accepter que partiellement les règles en vigueur, précisant que non seulement ce serait impossible en pratique (la Pologne en effet liée par les accords internationaux) mais cela serait dommageable au pays. D’autant plus qu’avant de signer les engagements européens sur la réalisation d’ici à 2030 des objectifs énergie-climat, la Pologne avait négocié et obtenu de l’UE, certains privilèges: des quotas de droits d’émission gratuits par exemple, ou encore des crédits spécifiques à affecter à la modernisation de ses centrales en vue de réduire ses émissions.
Toujours dans le contexte de la COP21, le quotidien « Polska » publie une tribune de Leszek Juchniewicz, conseiller du président de l’association des employeurs polonais dans laquelle il observe depuis le jour de l’ouverture de la COP21, une vraie volonté politique pour que soit signé un accord global visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Cependant, ce conseiller souhaite que cette dynamique n’oublie pas de prendre en compte les spécificités nationales. Il s’agit, dans le cas de la Pologne, des spécificités du secteur énergétique que sont ses ressources naturelles, ses technologies et ses infrastructures, écrit-il.
En Turquie, le quotidien « Hurriyet Daily News » rapporte que le patron du service des renseignements turcs Hakan Fidan et le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères Feridun Sinirlioglu ont été dépêchés à Bagdad dans « une tentative de désamorcer l’impasse diplomatique avec le gouvernement irakien sur le déploiement de troupes turques dans le nord de l’Irak ».
Cette visite intervient après celle effectué mercredi à Ankara du leader kurde irakien et président du gouvernement régional du Kurdistan Massoud Barzani, indique la publication, rappelant que les militaires turcs dans la région de Mossoul ne sont pas des unités de combat mais pour entraîner les Peshmergas dans le cadre de la lutte contre le groupe terroriste de l’Etat islamique. Ce dernier a discuté avec les dirigeants turcs de ce différend entre la Turquie et l’Irak et de la coopération contre les djihadistes qui contrôlent encore Mossoul avant l’offensive irakienne prévue pour les déloger de la ville, écrit, de son côté, « Today’s Zaman ».
La formation de volontaires arabes près de Mossoul doit être considérée dans le cadre de la lutte contre l’EI. « Nous combattons Daesh et nous avons besoin de l’aide de nos amis. Ce problème (troupes turques) sera bientôt résolue », a estimé M. Barzani cité par le journal.
La présence de militaires turques va fournir la stabilité pour cette région, relève Daily Sabah en citant le chef du gouvernement turc Ahmet Davutoglu.
Arbil, capitale de la région fédérale autonome du nord de l’Irak, « doit être forte parce que nous ne voulons pas être des voisins avec Daesh », a-t-il indiqué, soulignant, qu’à cette fin, Ankara apportera tout type de soutien à la fois à l’Irak et à la région du Kurdistan irakien.
En Autriche, le quotidien « Die Presse » évoque les conclusions du dernier rapport sur l’Autriche du comité onusien contre la torture qui critique certaines pratiques jugées brutales dans les interventions de la police, préconisant l’aggravation de la peine contre les coupables d’actes de torture qui est actuellement comprise entre 1 et 10 ans dans le code pénal autrichien.
Et d’ajouter que le rapport de ce comité basé à Genève, publié à la veille de la journée internationale des droits de l’homme, déplore également les conditions de vie et d’hygiène des réfugiés dans le centre de rétention des demandeurs d’asile de Traiskirchen, à 35 kilomètres au sud de Vienne.
Le rapport relève également le surpeuplement et le manque de gardiens et de personnel dans certaines prisons autrichiennes, note le journal.
Pour sa part, le quotidien « Der Standard » indique que la clôture de grillage de 3,7 Kilomètres et de 2 mètres de hauteur que les autorités autrichiennes sont en train d’installer au niveau de la frontière austro-slovène, risque d’être franchissable sur une distance de plus de 8 mètres et ce, à cause de la résistance d’un propriétaire de terrain qui refuse sa mise en place.
Révélant son identité, le journal indique qu’il s’agit d’un ancien élu communal à Graz, membre du parti populaire autrichien (conservateurs au pouvoir), Helmut Strobl, en l’occurrence, lequel exprime par cet acte de résistance, son opposition à l’installation de cette barrière, jugeant qu’il aurait été plus utile de consacrer l’argent dépensé dans des programmes de prise en charge des jeunes réfugiés mineurs non accompagnés.
En Russie, le quotidien « Novye Izvestia » rapporte que l’ambassadeur de France à Moscou, Jean-Maurice Ripert a déclaré que Paris œuvre en premier lieu pour le rétablissement de la paix dans le sud-est ukrainien et que la France demandera l’annulation des sanctions contre la Russie dès que les accords de Minsk seront mis en œuvre intégralement.
« En Ukraine nous essayons, au côté de Berlin, Kiev et Minsk d’accélérer l’application des dispositions des accords pour le retour de la paix dans le sud-est de l’Ukraine ce qui permettrait la levée des sanctions imposées contre la Russie », a-t-il dit.
La publication ajoute qu’au niveau économique, le diplomate français a souligné que « la France et la Russie restent de grands partenaires commerciaux. Aucune société française n’a quitté la Russie, parce qu’on croit au futur économique russe ».
Le quotidien rappelle que les relations entre la Russie et les pays occidentaux se sont détériorées sur fond de la position de Moscou vis-à-vis de la crise ukrainienne et la décision de l’UE, des Etats-Unis et d’autres pays d’imposer des sanctions économiques contre la Russie.
Le quotidien « Vedomosti » indique que l’Union européenne a reporté, à la demande de l’Italie, sa décision sur la prolongation des sanctions économiques contre la Russie, prises dans le cadre du conflit ukrainien.
Le journal ajoute que les ambassadeurs des 28 Etats membres devaient acter sans débat l’extension de 6 mois des sanctions imposées en 2014 pour punir Moscou de son implication présumée au côté des séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine.
Le quotidien « Nezavissimaïa Gazeta » s’intéresse aux informations indiquant que le fondateur de l’organisation « état islamique » Aboubakr Al Baghdadi se trouve actuellement en Libye, après avoir fui l’Irak, de peur d’être capturé par les services de renseignement irakiens. La publication indique, à ce propos, qu’ Al Baghdadi a l’intention de restructurer Daech pour étendre son « califat » de la Libye à l’Afghanistan, soulignant que plusieurs experts soulignent qu’ils ne prêtent pas grande attention à ces informations tant qu’elles ne sont pas vérifiées.
En Grèce, le quotidien « kathimerini » indique qu’une mission des institutions créancières a poursuivi jeudi ses entretiens à Athènes sur le programme des réformes financières et économiques tout en mettant l’accent sur les questions du Fonds spécial pour la privatisation et les dettes en suspens des banques.
La délégation s’est entretenue mercredi avec le ministre grec de l’emploi sur les projets du gouvernement relatifs à la réforme des régimes de retraite, ajoute le journal
Le quotidien « Tanea » indique, de son côté, que la question des crédits en suspens reste toujours présente au regard du grand nombre d’emprunteurs grecs qui n’ont pas pu rembourser leurs dettes aux banques en raison de la crise économique qui sévit dans le pays depuis 2009.
Le quotidien « Ethnos » indique, pour sa part, qu’à partir de janvier prochain, les contribuables grecs doivent payer toutes les factures par cartes bancaires ou les virements électroniques afin de bénéficier des avantages de l’impôt sur le revenu puisque le nouveau système de comptabilité se basera essentiellement sur les paiements électroniques.
LUTTE CONTRE DAECH – Comment la Pologne pourrait s’engager Bien que la Pologne n’ait pas déclaré officiellement sa volonté de s’engager dans la lutte contre l’Etat islamique, Dziennik-Gazeta Prawna décrit la façon dont la Pologne pourrait soutenir la coalition anti Daech et contribuer à la renforcer. Le général Skrzypczak, ancien commandant de la division internationale en Irak, estime que la Pologne ne pourra pas rester spectatrice au cas où interviendraient des forces terrestres dans une opération militaire en Syrie. Elle devra alors manifester son soutien aux forces internationales en y envoyant des unités de sapeurs et de démineurs, du génie et de l’aide médicale. Ses missions en Irak et en Afghanistan ont permis à l’armée polonaise d’acquérir dans ces domaines une grande expérience. La Pologne pourra aussi fournir aux alliés des armes et des munitions héritées de l’époque soviétique, fort abondantes encore dans ses stocks. Ce qui est le plus probable, c’est qu’elle pourra enfin offrir un soutien logistique, mettant ses avions à la disposition de la coalition tant pour le transport de matériel que pour des missions d’observation.