La presse de l’Europe Orientale aborde, mardi, les relations tumultueuses turco-russes, outre d’autres thèmes politique et économique à caractère national ou international.
En Turquie, le quotidien « Daily Sabah » indique qu’il n’est pas question qu’Ankara présente des excuses ou indemnise la Russie au sujet du bombardier abattu comme l’exige Moscou.
« Il s’agit d’une violation de notre espace aérien et nous avons agi conformément à notre droit. Il n’est donc pas question d’accepter ces conditions », selon le chef du gouvernement Ahmet Davutoglu cité par le journal, soulignant que « des démarches diplomatiques ont été entreprises pour reprendre le dialogue et (que) nos portes restent ouvertes aux Russes ».
Pour « Hurriyet Daily News », les importations de gaz naturel depuis la Russie se poursuivent et il n’y a pas de raison de mettre un terme à la centrale nucléaire d’Akkuyu devant être construite par la Russie.
« Ankara veut garder tous les canaux de communication ouverts avec la Russie », écrit « Star », ajoutant qu’il n’y a pas de problème avec l’afflux de gaz russe vers la Turquie puisque des accords en la matière existent entre les deux pays.
Mais alors que la tension continue de couver et les efforts de réconciliation butent sur la réalité des différences entre les deux côtés, la Russie a annoncé que la réunion du haut conseil de coopération, un mécanisme de coopération intergouvernemental, prévue mardi à Saint-Pétersbourg a été purement annulée, note « Today’s Zaman ».
En Russie, le quotidien « Novye Izvestia » indique que le Conseil de coopération entre la Russie et la Turquie, prévu mardi à St-Pétersbourg, n’aura pas lieu, précisant que le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a déclaré que cette réunion n’aura pas lieu.
Selon le quotidien, la présidence turque avait exprimé sa disposition à participer à ce sommet et qu’elle attendait la confirmation de Moscou. La publication rappelle que les présidents russe, Vladimir Poutine et turc, Recep Tayyib Erdogan avaient, en marge de la réunion G20 en novembre dernier à Antalya en Turquie, convenu de tenir ce sommet, mais les relations entre les deux pays se sont distendues après l’incident militaire du 24 novembre dernier.
Le quotidien « Moskovski Komsomolets » indique que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a déclaré, lundi à Moscou, que la lutte contre le terrorisme doit être une priorité absolue pour tous les pays.
Lors d’une rencontre avec les participants au programme scientifique et pédagogique annuelle, organisée par le Fonds russe de soutien de la diplomatie publique, M. Lavrov a souligné qu’il faut laisser de côté les considérations secondaires et se concentrer sur la lutte collective contre le terrorisme, un danger qui menace tous les pays sans exception.
Le quotidien « Nezavissimaïa Gazeta » s’attarde sur la situation au Moyen Orient, l’incursion de troupes militaires turques en Irak et la crise syrienne, soulignant que les négociations de Rome sur la Libye constituent une tentative politique pour faire face aux extrémistes actifs en Afrique du nord et au Moyen Orient. La publication indique que la situation en Irak est au bord de l’explosion, relevant que la Russie s’oppose avec force aux activités des forces turques sur le territoire irakien.
Le même journal rapporte que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue irakien Ibrahim Al Jaâfari, déclaré que la Russie soutient l’unité, l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Irak.
En Pologne, la presse focalise sur les deux manifestations ayant eu lieu le Weekend dernier à Varsovie et dans d’autres villes du pays, une anti-gouvernementale et l’autre favorable au gouvernement conservateur eurosceptique dirigé par Mme Beata Szydlo.
Le quotidien « Gazeta Wyborcza » (La Gazette électorale) écrit, s’agissant de la manifestation anti-gouvernementale, que des milliers de personnes sont descendues dans les rues de plusieurs villes polonaises pour protester contre ce qu’ils prétendent est une érosion de la démocratie sous le gouvernement de Droit et Justice (PiS, conservateur au pouvoir).
La manifestation principale, sous le slogan de citoyens pour la démocratie, a commencé à Varsovie samedi, ajoutant que le taux de participation a largement dépassé les prévisions des organisateurs, avec quelque 50.000 participants, selon les autorités de la capitale polonaise.
Organisé par un groupe appelé « Comité pour la défense de la Démocratie », ce rassemblement a permis aux manifestants d’accuser le PiS, qui est arrivé au pouvoir lors des élections législatives d’Octobre dernier, d’imposer la nomination de juges à la Cour constitutionnelle violant ainsi les institutions. Rassemblés devant le siège du Tribunal constitutionnel, les manifestants, ont défilé du Parlement jusqu’au Palais présidentiel, scandant « Nous allons défendre la démocratie » et « liberté, égalité et démocratie ».
L’événement a été soutenu par toute l’opposition: la Plateforme civique (PO), précédemment au pouvoir, le parti populaire PSL, Nowoczesna (moderne) et de l’Alliance de la gauche démocratique (SLD).
« Tout ceci ne concerne pas seulement l’affaire du Tribunal, l’enjeu est beaucoup plus large », a déclaré l’ancien ministre du travail Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, à la foule rassemblée pour la circonstance.
« Nous devons prendre en compte le préambule de la Constitution de la Pologne qui vise les intérêts de tous les citoyens et non les intérêts d’un seul parti », a ajouté Kosiniak-Kamysz, cité par le journal qui fait état de manifestations similaires ayant eu lieu dans d’autres grandes villes polonaises, sous le même slogan.
« Respublique » évoque l’autre manifestation des conservateur dimanche à Varsovie qui a enregistré la participation de plusieurs dizaines de milliers de personnes en soutien au gouvernement du premier ministre Mme Beata Szydlo, du parti PiS, observant que ce rassemblement pacifique intervenait au lendemain de la manifestation des libéraux et des démocrates contre le gouvernement .
Le journal ajoute que les manifestants ont scandé les noms du numéro un du parti, Jaroslaw Kaczynski, et du président de la République Andrzej Duda, insistant sur la déclaration de M. Kaczynski, chef du PiS qui a affirmé que son parti a remporté les élections mais « on nous refuse le droit de réformer les lois et de remodeler la Pologne ».
Et le journal d’observer que le bras de fer entre le PiS (au pouvoir) d’une part et les partis de la Plateforme civique (Droite libérale, opposition), la Gauche et le Centre d’autre part, sur la composition de la Cour Constitutionnelle, est loin d’avoir pris fin et connaitra des rebondissements les prochaines semaines.
En Autriche, le quotidien « Die Presse » évoque les propos du ministre fédéral autrichien de l’Europe, de l’Intégration et des Affaires étrangères, Sebastian Kurz, lors de la réunion mensuelle lundi à Bruxelles des 28 chefs de la diplomatie européens, estimant qu’aucun pays européen n’est capable à lui seul de faire face à l’afflux massif des migrants.
Tout en soulignant la nécessité de sécuriser les frontières extérieures de l’Union Européenne pour juguler cet afflux, le chef de la diplomatie autrichienne a mis en avant le rôle capital que devraient assumer sur ce registre les autorités turques, se montrant, cependant, sceptique au sujet de l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, écrit le journal.
Concernant la question de la prolongation des sanctions économiques imposées à la Russie suite à sa présumée ingérence dans le conflit ukrainien, M. Kurz a indiqué qu’il est temps d’entamer des discussions avec les russes avant de prendre une décision, note le journal.
Pour sa part, le journal régional « Kleine Zeitung » indique que la Chancelière Allemande, Angela Merkel, a rejeté lundi l’option de fermeture des frontières à l’intérieur de l’espace Schengen, tout en soulignant la nécessité de réduire le nombre des réfugiés qui continuent d’arriver sur le sol allemand.
Dans son intervention lors du congrès de son parti, l’Union Chrétienne-Démocrate (CDU), Mme Merkel a aussi affirmé que la solution à la crise migratoire repose sur une solidarité européenne effective et un renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l’Europe et ce, en étroite coordination avec la Turquie, rapporte le journal.