La presse européenne, paraissant lundi, commente tout particulièrement la cuisante défaite du parti d’extrême droite en France ‘Front Nationale » au second tour des élections régionales et l’accord de Paris sur le climat.
Le quotidien belge La Dernière Heure écrit que la sanction des électeurs français est sans appel : le FN a perdu le second tour des élections régionales, ses candidats étant même sèchement distancés dans les trois régions où la formation frontiste pouvait légitimement espérer décrocher la présidence de l’exécutif.
Le quotidien note, toutefois, que si cette défaite est en soi un soulagement, ce revers n’efface pas pour autant les maux qui ont propulsé le FN à des résultats historiques voilà une semaine.
Pour le Soir, la défaite d’hier est en réalité une victoire qui ne dit pas son nom, qui avance masquée. Car, le FN, qui se nourrit de peur pour baver de la haine, n’a pas dit son dernier mot, articulé son dernier mensonge.
Il ne sert à rien, poursuit l’auteur de l’article, d’ajouter du rejet au rejet, de hurler au loup, de le pourfendre. ‘A la haine, il convient de répondre par l’intelligence et par des résultats », souligne-t-il.
Sous le titre ‘un sérieux avertissement », la Libre Belgique écrit que le FN est désormais ancré dans la tête et dans le cœur de 6 millions d’électeurs français, un parti qui triple sa représentation régionale et s’accroche désormais de plus en plus fort dans les villes et les campagnes françaises.
Pour le journal, malgré les résultats, on aurait tort de croire que tout danger est écarté, car la mobilisation anti-FN va évidemment renforcer la victimisation de Marine Le Pen et de ses amis qui auront vite fait de crier au complot et puis en raison des comportements des partis traditionnels.
Aux Pays-Bas, De Volkskrant écrit que le Front national n’a réussi à conquérir aucune région lors du 2-ème tour des élections régionales françaises, un résultat qui constitue, selon lui, une grosse déception pour la chef du parti, Marine le Pen.
Le journal rapporte que Marine le Pen a été battu dans son fief au nord par son adversaire républicain alors que sa nièce Marion Maréchal-Le Pen a perdu dans le sud de la France face à un autre républicain avec 45 à 55 pc.
Sur le même sujet, NRC indique que malgré que Marine le Pen a proclamé victoire au premier tour en remportant six des treize régions, elle essuyé une défaite cuisante au deuxième, ce qui signifie un échec à l’avance pour devenir présidente de France en 2017.
Après sa victoire la semaine dernière, tous les journaux ont souligné que l’impensable jusqu’à récemment (Marine le Pen présidente) devient de plus en plus probable, écrit la publication.
L’AD se fait l’écho, lui, des premières réactions de Marine Le Pen qui a tenu à relativiser cette défaite, ajoutant que malgré cette déconvenue les résultats du parti de l’extrême-droite reste historiques dans la mesure où ils permettront pour la première fois depuis 2010 d’augmenter le nombre des conseillers régionaux du FN.
En France, Libération souligne que ‘face au danger, l’électorat républicain a surmonté son indifférence, sa déception ou sa colère, pour opposer au Front national une barrière démocratique qui le prive des succès espérés ».
Le Figaro note, lui, que ces résultats sont dus à un sursaut de participation inédit au 2ème tour, qui a déjoué les pronostics donnant le FN favori dans plusieurs régions, estimant que ce scrutin a été un succès pour le parti de droite Les Républicains, qui a gagné sept régions alors qu’il n’en détenait qu’une, sans oublier le Parti socialiste qui a quand même limité la casse en remportant cinq régions.
Sur un tout autre sujet, Le Monde met l’accent sur l’effondrement des cours du brut, tombés de 115 dollars le baril en juin 2014 à 40 dollars aujourd’hui, soulignant que cette chute redonne du pouvoir d’achat aux consommateurs et soutient l’activité chancelante de plusieurs pays européens.
Cependant, le journal, qui note que l’Agence internationale de l’énergie ne prévoit pas un retour à 80 dollars le baril avant 2020, met en garde contre les effets nocifs de cette baisse des prix, notamment le risque de compromettre les efforts consentis en faveur des énergies renouvelables et de la sobriété énergétique.
Les quotidiens helvétiques, eux, commentent l’accord obtenu à Paris sur les changements climatiques après plusieurs jours d’âpres négociations.
Sous le titre ‘les Terriens votent d’une même voix », la Tribune de Genève souligne que s’il est un sujet qui mérite de prendre de la hauteur, c’est bien le premier accord universel pour mettre un frein au réchauffement climatique, mesures contraignantes à la clé.
‘Au moment où le pseudo-Etat islamique fait peser une menace mondiale, le signal d’une union universelle prend sa pleine dimension », écrit l’éditorialiste, affirmant que dans leur village planétaire, les Terriens affichent leur volonté de vivre, ou au moins de survivre, ensemble.
Le Temps estime qu’il y a bien lieu de se réjouir de l’ambition affichée par l’accord de Paris, mais il y a aussi lieu de s’inquiéter de son inadéquation avec la réalité. Car il va falloir ‘aller beaucoup plus loin que ce qui a été entrepris jusqu’à aujourd’hui », explique le journal, relevant que les énergies fossiles, responsables des trois quarts des émissions polluantes, ne peuvent plus faire partie de notre avenir énergétique.
Pour le 24Heures, le plus dur reste à faire au moment de la mise en œuvre des ambitieux objectifs fixés par l’accord et du suivi du respect des engagements pris par les Etats.
A ce sujet, le quotidien allemand Mannheimer Morgen souligne que les craintes de voir cet accord rester sans suite, sans que des actions concrètes ne voient le jour, persistent encore.
Au contraire, Badische Zeitung estime que cet accord, qui entrera dans l’histoire, a au moins démontré qu’il est possible de parvenir à de grands résultats malgré le contexte géostratégique complexe.
S’agissant des résultats des élections régionales en France, Neue Osnabrücker Zeitung souligne que l’échec du FN est un signal fort adressé par les Français qui ont clairement exprimé leur rejet de l’extrême droite.
Landeszeitung estime que malgré sa défaite au deuxième tour, la montée du FN constitue toujours une menace et un danger pour la France, ajoutant que l’extrême droite serait devenue plus acceptée dans la société.
Outre-manche, la presse s’intéresse aux relations entre la Grande-Bretagne et l’Union Européenne et à la collision évitée de justesse entre un navire militaire russe et un bateau de pêche turc, un incident qui a ravivé la tension entre les deux pays.
Le quotidien Guardian met en avant les propos d’un porte-parole du gouvernement britannique qui a démenti les informations selon lesquelles le Premier ministre, David Cameron, serait prêt à faire une concession majeure sur les aides sociales dont bénéficient les ressortissants étrangers venant travailler au Royaume-Uni.
D’après certains médias britanniques, David Cameron chercherait par ce geste à faciliter les négociations sur un nouveau statut de la Grande-Bretagne au sein de l’Union européenne.
‘Ce n’est pas vrai, tout simplement », a précisé un porte-parole du Premier ministre, cité par le journal, rappelant les promesses faites par M. Cameron qui s’était engagé lors de la campagne électorale à réduire le nombre des immigrés et à prendre des mesures empêchant les immigrés européens de bénéficier des prestations sociales britanniques avant quatre ans de présence dans le pays.
Quant au Daily Telegraph, il se fait l’écho de l’incident qui a eu lieu en mer Egée entre un navire militaire russe qui a failli entrer en collision avec un bateau de pêche turc.
Cet incident vient raviver la tension entre les deux pays après qu’un appareil militaire russe a été abattu le 24 novembre par l’aviation turque à la frontière turco-syrienne, souligne la publication.
En Espagne, les principaux journaux se font l’écho des développements de la campagne pour les élections générales prévues le 20 décembre. La Razon, qui rapporte les résultats du dernier sondage de l’agence NC Report sur les intentions de vote des Espagnols lors de ces échéances, indique que le Parti populaire (PP) est crédité de 29,9pc des voix, suivi par le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), qui obtiendrait 22,2 pc des suffrages.
Quant à El Mundo, qui note qu’aucun parti n’est en mesure d’obtenir la majorité absolue dans ces élections, il souligne que le même sondage fait ressortir que la plupart des Espagnols se disent contre une coalition gouvernementale entre le PP et le PSOE.
Son confrère El Pais note qu’après la publication des résultats des derniers s sondages, le parti Podemos a revu à la hausse ses ambitions, précisant que 16pc des personnes sondées ont estimé que la formation d’extrême gauche est la mieux placée pour remporter ces élections.
ABC écrit, de son côté, que le président de l’exécutif espagnol et chef du PP, Mariano Rajoy, a appelé, dimanche à Madrid, à la mobilisation des bases de son parti face au populisme et à l’inexpérience politique des partis émergents.