Le débat sur la révision constitutionnelle en France, les propositions de réformes de Donald Tusk pour le maintien du Royaume-Uni au sein de l’UE, les pourparlers de paix sur la Syrie ainsi que la conférence des donateurs pour la Syrie à Londres, dominent la presse européenne paraissant jeudi.

Sous le titre ‘Vote sur la déchéance de nationalité: l’imbroglio s’accentue”, ‘Le Monde” écrit que la nouvelle écriture de l’article 2 de la révision constitutionnelle sur la déchéance de la nationalité, présentée le mercredi précédent par le Premier ministre, Manuel Valls, semblait pouvoir rallier la majorité des groupes PS sans braquer Les Républicains (LR)”, faisant remarquer que ce fragile consensus s’est de nouveau effondré mardi.

‘Alors que le gouvernement avait gommé toute référence aux binationaux et à l’apatridie dans le projet de loi constitutionnelle, voilà que les termes ont réapparu dans les lois d’application, qui précisent les modalités de mise en œuvre du texte”, explique le quotidien.

Pour sa part, l’éditorialiste du ‘Figaro” relève que l’annonce en novembre dernier par le président François Hollande d’une réforme de la Constitution pour notamment y introduire la déchéance de nationalité des terroristes binationaux nés en France était un moment d’unanimité historique pour une disposition forte de symbole, notant que moins de trois mois après, la cacophonie est à son comble.

‘Bien malin qui peut dire qui pense quoi, qui veut quoi, qui va voter pour ou contre. Passé l’émotion née de la solennité de l’instant, certains ont été rattrapés par leurs convictions, d’autres, par la tactique politicienne. Quand ce n’est pas un peu par les deux à la fois”, explique le journal.

‘Libération” estime, quant à lui, que depuis le 16 novembre et l’annonce de l’inscription dans la Constitution de la déchéance de nationalité, François Hollande se retrouve pris à son propre piège.

La publication indique aussi que le chemin vers le château de Versailles, où est censée se voter cette révision constitutionnelle à la majorité des trois cinquièmes du Parlement réuni en Congrès, est encore long.

Le grand-tirage belge ‘Le Soir” met également l’accent sur les efforts laborieux déployés par le gouvernement français pour faire enfin voter le projet de déchéance de la nationalité qui, d’après le quotidien, ’empoisonne la vie politique depuis plus deux mois et avec lequel l’Elysée s’est lui-même piégé”.

Le journal, qui titre ‘l’heure de vérité pour la déchéance de nationalité”, indique que l’assemblée examinera à partir de vendredi prochain le ‘texte explosif”, notant que dans la dernière ligne droite, le gouvernement modifie encore les contours du texte pour trouver une majorité.

Son confrère ‘La Libre Belgique” s’intéresse pour sa part aux propositions de réformes annoncées par le président du Conseil européen Donald Tusk pour le maintien du Royaume Uni au sein de l’UE.

Le journal estime que le préaccord Tusk-Cameron s’avère, de l’avis général, une bonne base, notant que les propositions de deal entre l’UE et le Royaume-Uni a été chaudement débattue au Parlement européen dont la majorité des membres ne veut voire le Royaume-Uni quitter l’Union des 28.

La presse britannique s’intéresse aussi au projet d’accord proposé par Bruxelles pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE et à la conférence de Londres des pays donateurs pour la Syrie.

Le quotidien ‘Independent” se fait l’écho des propos du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker selon lesquels les propositions présentées par l’UE pour éviter un ‘Brexit” sont ‘justes” et devraient être acceptées par les dirigeants européens.

‘Le compromis proposé est juste pour le Royaume-Uni et juste pour les 27 autres Etats membres”, a dit Jean-Claude Juncker, cité par le journal.

Le quotidien ‘Guardian” souligne l’importance de la conférence internationale de soutien à la Syrie qui se tient ce jeudi dans la capitale britannique avec la participation de plusieurs dirigeants du monde, dont notamment le chef du gouvernement britannique David Cameron, la chancelière allemande Angela Merkel, le secrétaire d’Etat américain John Kerry, le ministre iranien des affaires étrangères, l’émir du Koweït, le SG de l’ONU et plusieurs autres hautes personnalités.

Dans une tribune publiée par le journal, M. Cameron appelle la communauté internationale à mobiliser des fonds substantiels pour alléger les souffrances des réfugiés syriens de la guerre sanglante qui secoue leur pays depuis 2011.

La conférence de Londres doit apporter une aide aux réfugiés syriens et soutenir les pays qui les accueillent comme la Jordanie, le Liban et autres voisins de la Syrie qui subissent de plein fouet les retombées du flux migratoire, précise le PM britannique.

En Suisse, les quotidiens commentent la suspension mercredi des pourparlers de paix initiés à Genève sur la Syrie sur fond de profondes divergences entre les protagonistes de la crise.

Sous le titre ‘l’ONU contrainte de mettre les négociations de paix sur pause”, ‘Le Temps” souligne la complexité du dossier syrien qui a amené l’émissaire international Staffan de Mistura à suspendre les discussions avant même qu’elles ne soient vraiment commencées.

‘Les signes réclamés par l’opposition aux grandes puissances, seules à même de faire pression sur les belligérants, ne sont jamais venus”, relève l’éditorialiste, notant que les Nations unies n’ont d’autre choix que placer les pays influents dans le conflit devant leurs responsabilités.

Pour ‘la Tribune de Genève”, le processus voulu par l’ONU est plombé depuis le début par l’immense fossé séparant les ennemis syriens, et par la situation catastrophique sur le terrain où la guerre fait rage depuis cinq ans.

‘Seule la conférence internationale programmée à Munich le 11 février semble en mesure d’imposer un nouveau tempo aux discussions conduites par l’ONU”, estime le journal.

Son confrère ’24Heures” écrit que l’optimiste du médiateur de l’ONU, croyant pourvoir annoncer dès lundi l’ouverture officielle des pourparlers, a été douché par les propos beaucoup plus réservés des délégations. Les efforts déployés par les Nations unies, ajoute la publication, ‘se heurtent à une réalité militaire qui restreint toute marge de manœuvre”. La presse néerlandaise revient elle aussi sur les négociations inter-syriennes à Genève. ‘De Volkskrant” indique que les négociations entre le régime syrien et l’opposition sous l’égide de l’Onu à Genève ont été suspendues jusqu’au 25 février, citant l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura.

Mercredi, Mistura a discuté avec les membres de l’opposition qui exigent que le régime cesse en premier les bombardements et le siège des localités, selon le journal.

‘L’AD” indique pour sa part que le gouvernement syrien et les forces de l’opposition s’accusent mutuellement d’avoir saboté les négociations. Pour le quotidien les Russes et le régime syrien, en essayant de mettre la pression à travers les bombardements et l’opposition par ses conditions, ont contribué à l’échec des négociations de paix.

Le ‘NRC” titre ‘le référendum nécessite plus de fonds que prévu” et indique que quelque 170 groupes et organisations ont demandé une subvention du gouvernement pour faire campagne à l’approche du référendum sur l’accord d’association Pays-Bas/Ukraine. Le journal, qui cite la Commission du référendum, précise que près de la moitié des demandes ne répondent pas aux exigences en la matière, principalement parce qu’ils n’ont pas justifiés leurs demandes.

En Espagne, les principaux journaux s’intéressent toujours à la décision du secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), Pedro Sanchez, d’accepter la proposition du Roi Felipe VI de former un gouvernement.

Ainsi, ‘El Pais” souligne que le leader socialiste s’est montré optimiste après les premières réunions avec les acteurs politiques au sujet de la possibilité de parvenir à un accord sur la formation d’un nouveau gouvernement, précisant que les partis régionaux estiment positive la décision de Sanchez de tenter de faire sortir le pays de l’impasse.

Son confrère ‘ABC” rapporte les propos de Sanchez qui a indiqué qu’il ne compte pas former un gouvernement à n’importe quel prix, ajoutant que l’intention du chef des socialistes est de constituer, avec le soutien des libéraux de Ciudadanos et du parti d’extrême gauche Podemos, un exécutif tripartite capable de conduire le pays ‘vers le changement”.

Par ailleurs, ‘El Mundo” fait observer que le Parti populaire et Podemos ont demandé à la présidence du Congrès des députés de convoquer une session plénière pour voter l’investiture d’un cabinet dirigé par Sanchez, tandis que ce dernier envisage de conclure ses tractations avec les partis politiques dans un délai d’un mois.

Dans le même contexte, ‘La Razon” écrit que le leader de gauche a décidé de reporter ses rencontres avec le Parti populaire et les partis indépendantistes à la semaine prochaine, notant que Sanchez est déterminé à avoir une réunion avec la formation de droite même s’il est convaincu du fait qu’un accord avec les conservateurs est improbable.

En Italie, les quotidiens continuent de s’intéresser aux polémiques autour d’une proposition de loi soumise à l’examen du parlement sur l’union civile pour les couples de même sexe.

‘La Repubblica” indique que le débat sur cette proposition de loi se poursuit au parlement au moment où la tension monte au sein du Parti Démocrate (PD/au pouvoir). Les voix au Sénat font défaut pour voter cette loi et un soutien du Mouvement 5 Etoiles (M5S/opposition) de Beppe Grillo sera décisif.

‘Unions civiles, les conditions du M5S” titre le journal ‘Corriere della Sera” selon lequel ce parti est prêt à voter en faveur de cette proposition de loi seulement s’il n’y aura aucune modification sur la version originale qui tient compte du droit des couples de même sexe d’adopter des enfants.

La publication fait observer que le débat agite également les milieux professionnels après les propos du président de l’Association des pédiatres qui affirme que ces adoptions ‘provoqueraient des traumatismes aux enfants”, alors que les psychiatres estiment, par contre, qu’il n’y a aucune preuve sur la vérité de cette hypothèse.

De son côté, ‘ll Messaggero” s’intéresse aux propos du chef du parti Nouveau centre Droit (Ncd), membre de la coalition gouvernementale, Angelino Alfano qui met en garde contre toute alliance entre le M5S le PD en vue de voter cette loi.

‘Une majorité créée entre PD et M5S pour adopter ce texte créera un traumatisme (politique). Je ne souhaite pas une crise de gouvernement et non plus une alliance avec M5S pour aller de l’avant”.