La revue de presse quotidienne de l’Europe occidentale

La presse européenne, paraissant mardi, continue de commenter les résultats des élections régionales en France, marquées par la défaite du parti d’extrême droite ‘Front National”.
Le Monde souligne que le regain de participation, ‘d’une ampleur très rare parmi les élections à deux tours de la Vème République”, a empêché la conquête de plusieurs conseils régionaux par le Front national (FN) qui, toutefois, n’a jamais, de toute son histoire, totalisé autant de voix.
Le report des voix de la gauche vers le centre-droite au deuxième tour, qui a permis de ‘faire barrage” au FN, a montré que ‘la vieille horlogerie électorale des trente dernières années continuait, vaille que vaille, de fonctionner, comme si l’heure du FN était vouée à ne jamais arriver”, commente l’éditorialiste.
Sur le même sujet, Libération estime que l’inexorable montée de la frustration civique et du vote FN montre ‘qu’une certaine manière de faire de la politique, entre calculs cyniques et pusillanimité gestionnaire, ne peut plus durer”. ‘Ne rien faire, dans ces conditions, c’est tout faire pour favoriser la montée du nationalisme intolérant”, met en garde le quotidien.
De son côté, Le Figaro s’intéresse aux débats qui animent la droite française après les régionales, soulignant que les cadres des centristes et des Républicains sont partagés entre soulagement d’avoir évité le pire (une victoire du FN) et l’inquiétude d’avoir à l’affronter demain, en perspective des présidentielles de 2017. ‘Le +barrage+ a tenu, mais l’eau n’a pas baissé”, résume l’éditorialiste.
Chez le voisin, La Libre Belgique écrit que c’était l’embarras dans les états-majors politiques, lundi, au lendemain d’un scrutin régional atypique car conclu sans gagnant clair.
La gauche a juste limité la défaite qui lui était annoncée, la droite n’a pas réalisé la vague bleue qu’elle espérait, et le FN a progressé mais sans gagner la moindre région, relève le quotidien, qui souligne que les enseignements de l’élection sont si peu lisibles que ces trois familles ont reporté à plus tard leurs grandes décisions stratégiques – éventuelles.
Sous le titre ‘la gauche garde le cap”, La dernière Heure indique que l’exécutif a exclu un changement de cap politique au lendemain d’élections régionales marquées par la progression du vote FN et cherche des résultats sur le front de l’emploi, avant la présidentielle et les législatives de 2017.
Le journal, qui cite le Premier ministre Manuel Valls, relève qu’un remaniement n’est pas à l’ordre du jour.
Dans un éditorial, Le Soir écrit que ‘de l’unité nationale au front républicain, les concepts sont tendance par ces temps sombres où le terrorisme menace, et où l’extrême droite, sous diverses formes, se répand en Europe. Il n’y en a plus que pour le rassemblement des démocrates, le dépassement des clivages, le consensus face à l’urgence”.
Mais, s’interroge le journal à grand tirage, ‘qui peut croire que cette non-idéologie dominante puisse représenter une alternative à celle, affirmée, des formations extrémistes ? En quoi la société politique interchangeable et liquide peut-elle rendre compte des antagonismes qui traversent la société tout court ?”.
Sur le même sujet, la Tribune de Genève écrit que les Français ne doivent pas se contenter de battre le FN qui aura cette fois-ci marqué indéniablement toute la campagne de son empreinte.
‘S’il n’a pas gagné, le FN a de quoi être satisfait. Les deux grands partis n’ont pas assez d’alliés naturels pour lui faire barrage”, estime l’éditorialiste, soulignant qu’il est temps d’œuvrer pour ‘une union de toutes les forces de droite et de gauche”.
Le Temps note de son côté que les résultats du second tour des régionales ‘entretiennent la confusion et les frustrations de l’électorat, à un an et demi de la présidentielle de 2017”.
Le parti d’extrême droite, ajoute-t-il, bute sur le barrage républicain et sur la peur qu’il suscite au sein d’une majorité de votants en raison de sa rhétorique populiste et xénophobe
Le +24Heures+ souligne que la formation de Marine Le Pen progresse scrutin après scrutin et confirme par ce nouveau résultat le tripartisme en France. Il relève que le risque d’une montée de l’extrême droite a déclenché un sursaut de quatre millions de Français qui ont barré la voie au FN.
La presse néerlandaise revient, elle, sur l’accord sur le climat, conclu samedi à Paris. De Volkskrant, qui titre ‘Que signifie l’accord climatique de Paris pour les Pays-Bas?”, tente de répondre à cinq questions au sujet des prochaines actions susceptibles de permettre au royaume de respecter ses engagements pour atteindre les normes requises dans la perspective de contenir le réchauffement de la planète en dessous de 2 degrés Celsius.
Après l’euphorie créée par la conclusion de l’accord qualifié d’historique, le vrai travail commence maintenant, écrit le quotidien, ajoutant que les Pays-Bas devraient atteindre zéro émissions de CO2 d’ici 2050, comme recommandent les experts.
Le NRC souligne la nécessité de relativiser l’importance de la conclusion de l’accord de Paris en ce sens que les différents pays devront œuvrer pour que les promesses soient traduites en actions concrètes.
Le journal précise qu’en matière de réchauffement climatique, l’une des pierres d’achoppement consiste en le non-respect par les grandes puissances (les USA et la Chine notamment) de leurs engagements.
L’AD, lui, indique que les Pays-Bas sont appelés à hisser la cadence pour pouvoir parvenir à ses objectifs en matière d’énergie verte dans la foulée de la course mondiale pour réduire les émissions à effet de serre et freiner le cycle des changements climatiques.
En Espagne, le débat télévisé qui a réuni lundi les candidats du Parti populaire, Mariano Rajoy, et du Parti socialiste ouvrier espagnol, Pedro Sanchez, aux élections générales, fait la Une des principaux quotidiens.
Sous le titre ‘Sanchez fait du débat électoral une âpre offensive contre Rajoy”, ABC écrit qu’au moment où le président du gouvernement espagnol a insisté sur les succès de la législature, le candidat socialiste a critiqué durement l’absence de nouvelles propositions pour surmonter les difficultés économiques auxquelles fait face l’Espagne.
Même son de cloche chez El Pais, qui indique que les deux candidats ont tenté de se présenter comme la seule option possible pour gouverner l’Espagne, précisant que Sanchez a évoqué les dossiers de corruption et d’inégalité sociale pour attaquer la crédibilité de Rajoy.
Quant à La Razon, il souligne que Sanchez a abaissé le débat après avoir mis en question l’honnêteté de Rajoy, ajoutant que ce dernier a neutralisé les attaques du candidat socialiste en exposant les chiffres macroéconomiques positifs de l’Espagne.
L’autre journal madrilène, El Mundo, signale qu’une attaque de Sanchez contre Rajoy, pour une affaire de corruption qui a éclaboussé le Parti populaire, a conduit à ‘un échange d’insultes sans précédent” sur la scène politique espagnole.
En Outre-manche, la presse s’intéresse au premier astronaute britannique à rejoindre la Station spatiale internationale (ISS) et aux relations de la Grande-Bretagne avec l’UE.
Le quotidien Times publie à la Une une photo du premier astronaute britannique à rejoindre la Station spatiale internationale (ISS), Timothy Peake, un ancien pilote d’essai d’hélicoptères, qui doit décoller ce mardi du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan à bord du vaisseau spatial russe Soyouz.
Timothy, un militaire de 43 ans, doit effectuer une mission de plus de cinq mois sur l’ISS, en compagnie d’un astronaute américain et d’un cosmonaute russe, souligne le journal, rappelant que les vaisseaux russes Soyouz sont le seul moyen d’acheminer et de rapatrier les équipages de la station ISS.
Quant au Daily Telegraph, il focalise sur la participation du Premier ministre, David Cameron, au sommet européen prévu cette semaine à Bruxelles durant lequel il tentera de convaincre les partenaires européens de la nécessité de réformer l’UE avant le référendum prévu par le Royaume-Uni en 2017 sur l’appartenance de Londres à l’UE.
Toutefois, son projet de priver les immigrés européens de prestations sociales rencontre une vive opposition, alors que les derniers sondages montrent une hausse des britanniques en faveur d’une sortie du bloc communautaire, ajoute le journal.
En Allemagne, la presse se fait l’écho du dernier congrès du parti chrétien-démocrate (CDU) de la chancelière allemande Angela Merkel.
Süddeutsche Zeitung écrit que Merkel n’a pas été confrontée à la même situation que son allié Sigmar Gabriel, président du parti social démocrate, qui a rencontré durant de longs mois une forte opposition de la part de la jeunesse socialiste.
Même si Merkel n’a pas répondu à l’ensemble des requêtes de ses opposants sur la question des réfugiés, elle a réussi à convaincre la majorité du parti de son point de vue, souligne le journal.
Pour Volksstimme, le congrès du CDU, qui a approuvé à sa majorité la politique de la chancelière allemande, a conclu une sorte de ‘trêve” au sujet des réfugiés, même si aucune ‘limite supérieure” de demandeurs d’asile n’a été fixée.
Toutefois, Stuttgarter Zeitung estime que cette ‘trêve” ‘ne devrait pas durer longtemps”.
En Italie, les quotidiens s’intéressent aux répercussions de la décision du gouvernement de ‘sauver” quatre petites banques régionales plombées par de ‘nombreuses créances douteuses”, fruit de près de quatre ans de crise économique.
‘Corriere della Sera ‘ rapporte qu’une enquête visant les dirigeants de la Banque d’Etrurie a été ouverte, au moment où les polémiques au sein de la classe politique font rage au sujet de cette affaire.
Selon le journal, les banques ont vendu leurs actions et leurs obligations subordonnées (celles qui sont les moins protégées en cas de renflouement) à de nombreux épargnants. D’après les données publiques, les quatre banques compteraient 133.000 actionnaires et environ 10.500 détenteurs d’obligations, a-t-il ajouté.
‘La Repubblica” rapporte que des députés de l’opposition ont déposé une motion de défiance contre la ministre chargée des réformes réclamant sa démission suite aux accusations contre son père, ex-président de la banque Etrurie, qui fait partie des quatre banques objet de cette opération de sauvetage du gouvernement.
Sous le titre ‘Banque Etrurie, les dirigeants visés par l’enquête”, le journal ‘Il Messaggero” souligne que le parquet de Arezzo, en Toscane, mène une enquête dans l’affaire de la banque régionale Etrurie dans laquelle sont accusés l’ex-président de cette institution et père de l’actuel ministre chargées des réformes, et un autre membre du conseil d’administration.
Le journal rappelle que sur les conseils de sa banque, un retraité qui s’est suicidé, avait investi ses économies dans des obligations décrites comme sûres, mais qui se sont avérées toxiques. ‘Désespéré, il a laissé une lettre dans laquelle il explique ses vains recours pour tenter de récupérer sa mise, et s’est pendu. L’affaire a éclaté après le suicide de ce retraité”, ajoute-il.