La pièce «Lettres à Nour» tirée du roman de Rachid Benzine, présentée en amazighe

La pièce de théâtre « Lettres à Nour» tirée du roman de l’islamologue franco-marocain Rachid Benzine, a été présentée au public gadiri, dans le cadre du programme parallèle du festival de Timitar.
Mis en scène par Abderrazzak Zitouny, le texte est un dialogue sous forme de théâtre épistolaire, entre un père islamologue érudit et sa fille, partie rejoindre les rangs de Daech.
Inspiré de son roman éponyme « Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ? », cette œuvre vise à déconstruire l’idéologie du groupe terroriste et remet en cause les certitudes des spectateurs. Il s’agit pour son auteur de répondre à la question: Comment parler à des jeunes qui ont rejoint le camp des terroristes ?
Dans la pièce, le spectateur assiste à un dialogue entre deux êtres qui ne peuvent renoncer l’un à l’autre, un père et sa fille, parce que l’amour qui les unit reste plus fort que tout. Et pourtant, tout les sépare.
L’esprit critique du père est retourné contre lui : les principes auxquels il croyait sont devenus des armes aux mains de sa fille. L’impuissance de deux êtres si proches, si complices, à établir un dialogue, à trouver une entente, un point d’accord, est la brûlure qui traverse ce texte.
Selon le metteur en scène, le travail autour de cette écriture, la confrontation à une dramaturgie nouvelle s’est très vite fait sentir, portés par ces différentes lettres.
« Il s’agit de pouvoir mettre en scène, en mouvement, un dialogue qui me parait comme un poème de sang, de larmes, de lumière, de désenchantement, de tendresse et de mystère… Le jouer en Amazighe c’est entrer à la fois plus dans ce texte d’actualité brûlante, et en même temps, partager cette expérience avec un large public, de l’amener à s’approprier des textes qui lui sont proches par l’universalité de leur propos », relève-t-il.
Auteur de nombreux essais, l’islamologue Rachid Benzine a notamment publié « La République, l’Eglise et l’Islam », « Le Coran expliqué aux jeunes », et « Des mille et une façons d’être juif ou musulman ».
Dans le cadre des activités culturelles du festival Timitar, il a pris part à une table ronde sur: « l’art et la culture, à quoi servent-ils vraiment ? ».