La France durcit son dispositif de lutte contre le financement du terrorisme

Les autorités françaises ont durci le dispositif de lutte contre le financement du terrorisme, pour s’attaquer aux réseaux terroristes qui utilisent des schémas de financement dévoyés et frauduleux.
Dans le contexte des attentats de janvier et novembre 2015 qui ont frappé Paris, une nouvelle progression d’activité pour Tracfin (traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) relevant du ministère des Finances, a été enregistrée ces derniers mois, relève le ministère des Finances dans un communiqué rendu public lundi, précisant que ce service a traité 534 dossiers en 2015 (119 pc de plus qu’en 2014) et transmis 179 notes d’informations à l’Autorité judiciaire ou aux services de renseignements partenaires (130 pc de plus qu’en 2014).
Tracfin a connu une nouvelle progression de son volume d’activité tant par le nombre d’informations reçues que par le nombre d’informations externalisées en 2015, note le ministère, ajoutant que la progression des effectifs alloués au service a permis de répondre aux enjeux posés par le traitement de cette masse d’information.
Selon le ministère, le nombre d’informations reçues par le service est en progression de 18 pc par rapport à 2014 et de 56 pc par rapport à 2013. Cet accroissement d’activité s’explique notamment par l’arrivée à maturité des mesures de vigilance pour lutter contre le financement du terrorisme.
L’actualité 2015 du service, rappelle-t-on, a par ailleurs été marquée par les mesures annoncées dans le cadre du plan de lutte contre le financement du terrorisme, qui prévoit outre l’abaissement du seuil de paiement en espèces de 3.000 à 1.000 euros, le signalement automatique à Tracfin des dépôts et des retraits d’espèces dont les montants cumulés sur un mois dépassent 10.000 euros.
Cette mesure, entrée en vigueur, au 1er janvier 2016, permettra à Tracfin de renforcer ses capacités d’investigations, estime le ministère des Finances.
Tracfin a célébré en 2015 ses 25 ans d’activités. Créé en 1990, suite au 15e sommet économique du G7 (Sommet de l’Arche), et intégré à la communauté du renseignement en 2008, ce système est désormais un maillon essentiel reconnu dans la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme par le traitement du renseignement financier.