Gdeim Izik: Reprise du procès des 25 accusés

Le procès de 25 individus accusés d’avoir assassiné onze membres des forces de l’ordre à Gdeim Izik 2010, a repris lundi devant la Cour d’appel de Salé.
Cette affaire sensible et très observée à l’internationale, avait été renvoyée en juillet dernier devant une juridiction civile, après un premier jugement par la justice militaire.
Avocats, proches des victimes et des accusés, observateurs nationaux et étrangers, journalistes, policiers et sécurité en civil… la salle du tribunal était comble, dominée par un écran géant sur lequel étaient diffusés les débats.
L’entrée des accusés dans le box vitré a donné lieu à quelques brefs slogans. Jusqu’à la mi-journée, l’audience se déroulait sans incident notable.
A l’extérieur devant la Cour d’appel, et comme lors des précédentes audiences, des partisans des deux camps, séparés de quelques mètres par un cordon de policiers, se faisaient face, lançant slogans et invectives.
« Non à l’impunité des assassins! », scandaient dans une sono assourdissante plus d’une centaine de proches des victimes, brandissant des drapeaux rouges marocains et des portraits des militaires tués.
« Libération pour les prisonniers politiques », s’époumonaient de leur côté quelques dizaines de personnes proches des accusés.
Les débats en arabe, traduits en français et en espagnol, ont débuté autour de questions de procédure, avec ensuite la présentation des pièces à convictions: couteaux, haches, panneaux routiers, disques durs, et une ribambelle de téléphones portables sous cellophane.
Lors de la dernière audience, le 25 janvier, la Cour avait reconnu sa compétence pour juger les accusés, décidé de soumettre ces derniers à une expertise médicale et rejeté leur demande de mise en liberté provisoire.
Les 25 séparatistes sont accusés de l’assassinat de 11 membres des forces de sécurité durant des émeutes déclenchées par le démantèlement en novembre 2010 du camp de Gdeim Izik, près de Laâyoune.
Au terme d’un feuilleton judiciaire très médiatique, ils avaient été condamnés en 2013 par un tribunal militaire à des peines allant de 20 ans de réclusion à la perpétuité.
Le procès avait été jugé « inéquitable » par des ONG internationales, et en juillet dernier la Cour de cassation avait ordonné la tenue d’un nouveau procès, cette fois devant une juridiction civile.