Editos

Les éditoriaux des quotidiens publiés vendredi se sont concentrés sur l’action du gouvernement à la dernière année de son mandat et les remous qu’a a créés la gestion déléguée des services publics.
Bayane Al Yaoum met en garde contre “le danger de l’électoralisme”. L’éditorialiste explique qu'”à la dernière année de son mandat, tout gouvernement a le souci de se préparer aux élections et de chercher une victoire permettant à ses composantes de se maintenir au pouvoir”.
Mais, avertit-il, “quand le gouvernement est composé de plus d’un parti, le risque s’amplifie surtout si le souci électoraliste se transforme en conflit entre les partis formant la coalition”.
L’éditorialiste indique qu’il faudrait éviter que cette dernière année du mandat du gouvernement ne soit une “année blanche”, appelant à écarter l’électoralisme dans la planification des programmes et des réformes, dans la définition et l’exécution des priorités ainsi que dans les relations entre les partis constituant la majorité.
L’Economiste tente de déterminer les raisons qui ont provoqué le “mécontentement” de la gestion déléguée des services publics, notamment du transport, de la distribution et de la propreté.
“Qu’est ce qui explique ces puissants mouvements de mécontentement? On aurait tort de n’y voir que des manipulations des politiciens locaux (…) Le contrat a vieilli et la réforme de 2006 a débouché sur un navrant ni fait/ni à faire”, déplore l’éditorialiste, appelant à “ouvrir les yeux sur la réalité”, à savoir que “la gestion locale est un système opaque qui ignore la reddition des comptes mais maîtrise parfaitement les ficelles de l’influence et de l’abus du pouvoir sur les délégataires”.
“Tant qu’il n’y aura pas l’agence ou l’autorité indépendante, prévue pourtant en 1995, le jeu des services publics locaux sera faussé”, juge-t-il.
L’Opinion critique le projet de loi de Finances 2016. L’auteur de l’article indique que le budget 2016 présenté au Parlement suit la longue liste des budgets présentés par ce gouvernement depuis 2012, “marqués du sceau de l’imprudence et de la monotonie”.
“Imprudence en ce qu’il continue d’être calculé sur les bases d’une croissance économique de la zone euro irréaliste, estimée en amélioration alors que le rapport économique de l’Union européenne l’estime à 1,5 pc en 2016, estimation qui ne peut être qualifiée de prudente”, explique-t-il.
D’autre part, l’investissement prévu de 189 milliards de dirhams en 2016 ne permettra pas d’améliorer les principaux indicateurs économiques et sociaux du fait d’un manque structurel de débouchés et d’un manque obligé de la touche sociale, selon lui.
“Et pour pouvoir espérer gagner un niveau de croissance économique soutenue de plus de 5 pc, il faut un accroissement du niveau d’investissement à plus de 300 milliards de dirhams par an, suivi d’un plan audacieux de réformes structurelles du tissu économique et d’un plan volontariste de création de grands conglomérats industriels orientés vers l’exportation”, plaide-t-il.
D’autre part, les prévisions sur l’amélioration du déficit budgétaire à 3,5 pc “ne doivent pas nous faire oublier le solde du compte courant qui demeure déficitaire et qui est un indicateur fiable de l’état de santé financière de notre économie nationale”, fait observer l’auteur.
Et de conclure en affirmant que “le budget 2016 ressemble aux autres sans aucune touche de réforme structurelle ayant un impact substantiel sur l’amélioration du climat des affaires et sur l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen”.