La question de la place du spectacle dans l’espace public a été au centre d’une Conférence, organisée dans la ville de Laâyoune, en marge des travaux de la 2ème édition du Festival international du théâtre de rue.

Les participants à cette rencontre, initiée dimanche par l’Association Odyssée pour la culture et l’art en partenariat avec le Centre international des études du spectacle, ont soulevé certaines problématiques liées au théâtre de rue en corrélation avec l’espace public, estimant que cet art ne relève point d’un phénomène nouveau et occasionnel dans le paysage du spectacle, mais remonte plutôt aux années vingt du siècle dernier avec les premières pièces théâtrales, œuvres de troupes du théâtre amateur, issus de la ville de Fès (Place Serrajin).

Ils ont, en outre, relevé que plusieurs monuments historiques marocains, considérés comme étant des “lieux de mémoire” notamment Volubilis, Chellah, Bab Mansour, Bab Makina et Jamâ El Fna, avaient accuelli plusieurs spectacles en parfaite harmonie et synérgie avec les lieux qui les ont désormais abrités.

Toutefois, ils ont mis en garde contre toute forme d’abstraction et de généralité de nature à altérer et à dévaloriser le substrat de cet art, plaidant pour une révision et une remise en question des arts, au sens “spectaculaire” du terme, et à une réévaluation du concept aussi bien du théâtre que du reste des arts de la cité.

Dans ce sens, ils ont souligné la nécessité de se départir de la conception classique du théâtre, dans la mesure où le terme “spectacle” offre la possibilité d’intégrer l’ensemble des genres artistiques de la ville, délaissés par l’art dramatique, et permet de concevoir ce dernier à partir d’un point de vue critique différent susceptible d’asseoir une approche alliant des imbrications et des dénominateurs communs entre le théâtre et autres formes de spectacle en dehors du lieu théâtral.

La 2ème édition du Festival international du théâtre de rue, qui s’est déroulée du 8 au 10 courant, a été ponctuée par la participation de troupes représentant le Maroc et d’autres en provenance de l’étranger: Allemagne, Espagne, Italie et Argentine. Cette manifestation s’est fixée pour objectif de faire connaitre la ville de Laâyoune en tant que carrefour et espace d’échange culturel et artistique entre les peuples du monde et de consécration des valeurs de la paix.

Lors de la cérémonie d’ouverture de cet évènement culturel, un hommage a été rendu aux artistes, Khadija Assad et Aziz Saâdallah, en signe de récompense pour leur contribution d’enrichir la scène artistique nationale d’un ensemble d’œuvres théâtrales, télévisuelles et cinématographiques.