Les 12 films marocains proposés au festival du film international de Marrakech ne sont ni bons ni à la hauteur pour représenter le cinéma marocain lors de ce grand événement qui se passe sur son sol.

Les trois bons réalisateurs qui peuvent concurrencer et représenter dignement le Maroc ne sont pas prêt ou préfèrent aller présenter leurs films à d’autres grands festivals. Ce n’est pas moi qui avait dit cela, c’était le constat du Directeur artistique du festival international du film de Marrakech lors de son intervention sur l’une des chaines marocaine. Je ne sais pas si le directeur artistique du festival avait vu tous 12 films ou bien le Maroc avait déjà fait une présélection et lui avait proposé ce qu’il jugeait bon. Si c’était le cas, qui avait fait cette présélection, une commission professionnelle et bien choisie, des personnes lambda ou juste une seule personne ?

12 films qui ne sont pas bons et 3 autres qui ne sont pas encore prêts ; c’est à dire on ne sait pas encore s’ils sont bons ou s’ils ne le sont pas, et même s’ils l’étaient, leurs réalisateurs préfèrent aller à d’autres festivals, (selon les dires du DA du FIFM) car celui de Marrakech et sont étoile d’or ne les intéressent pas pour le moment, même si ces dits réalisateurs sont invités et bien traités depuis l’ouverture du festival jusqu’à sa clôture, chose qui est bien, très bien même et que j’encourage.

Je me demande si les 12 autres réalisateurs qui étaient prêts et qui avaient présenté modestement leurs 12 films refusés sont aussi invités et bien traités ? Je l’espère bien et de tout mon cœur ! 12 films prêts et vus et 3 films pas encore vus ou en chantier, ce qui fait un total de 15 films, plus ou moins ce que produit le Maroc chaque année… Bien, revenons à la ligne et continuons notre calcul.

Si on considère que le festival de Marrakech ne sélectionne pas les bons films qui viennent de sortir dans le monde,  il n’y arrivera jamais d’ailleurs,  car les cinéastes en général préfèrent d’abord présenter leurs films à d’autres festivals beaucoup plus importants, des festivals qui brillent plus que le notre, on peut en déduire que son Directeur artistique se trouve obligé de choisir des films de moindre qualité ou des premiers/deuxièmes films de leurs réalisateurs ou des films qui ont déjà fait le tours de tout les bons festivals, avant d’atterrir chez nous ! NB : (Tous les cinéastes du monde sont obligés de procéder par priorité dans leurs choix de festivals,  car si on postule comme candidat dans un festival de catégorie A, on a plus le droit de postuler dans un autre festival de même catégorie même si on a été refusé dans le premier, ce qui complique la tâche au festival de catégorie A qui viennent de naître et qui ont moins d’aura. C’est une règle générale et tout le monde accepte).  Mais ce n’est pas cela le problème, le vrai problème c’est que si nos 12 films marocains présentés au Directeur artistique du festival ne sont même pas à la hauteur pour concurrencer avec ces films de moindre qualité déjà sélectionnés et choisis (en dehors bien sur des trois bons films marocains qui ne sont pas prêt et que personne n’a encore vu), cela veut dire que le problème est grave, très grave même, voire alarmant !

La totalité de notre production nationale, notre récolte annuelle de films est mauvaise ! Si le Directeur artistique du festival international du film de Marrakech dit vrai, quel triste constat ! Le Maroc se retrouvera alors lors de son prochain festival national de cinéma, sa grande fête annuelle, en train de fêter 12 mauvais films, selon l’évaluation du Directeur du festival international de film  de Marrakech, plus, bien sur, les trois films non encore vus, si leurs réalisateurs daignent les présenter lors de ce prochain modeste événement de cinéma bien de chez nous, notre championnat local qui nous ressemble et qui fait notre fierté et à laquelle le Directeur du festival de Marrakech, notre sélectionneur internationale n’a jamais assisté ! Oublions-nous de l’inviter par hasard ? Acceptera-t-il de venir ? On aimerait bien qu’il soit parmi nous, qu’il nous connaisse de près, qu’il voit comment on travaille, comment on organise notre festival national, comment on présente nos films, comment on les discute, comment le public marocain réagit… Ça aurait pu être une très bonne idée, intelligente et constructive. C’est cela à mon sens qui créera le vrai échange culturel, le vrai dialogue et cette vrai complémentarité souhaitée qui fera du Maroc un vrai partenaire actif et non juste un décor et des figurants ! Logique non, ou je me trompe ?

Mohamed Moftakir