Chabat dans le viseur de la justice après une plainte de Hassad

La justice va ouvrir une enquête sur le chef du parti de l’Istiqlal Hamid Chabat après la publication d’un article sur le site de cette formation insinuant que les autorités voudraient le « liquider ».
Le ministère de l’Intérieur a envoyé jeudi une lettre au ministère de la Justice lui demandant d’ouvrir une enquête contre M. Chabat. Cette requête a été acceptée par le département de Mustafa Ramid.
Publié sur le site internet de l’Istiqlal mercredi et aussitôt supprimé, l’article fustigeait un « Etat profond à la manoeuvre pour déstabiliser Hamid Chabat » et capable de « recourir à des liquidations physiques comme à Oued Cherrat », en référence à un lieu de villégiature où deux hommes politiques avaient trouvé la mort en quelques semaines fin 2014. Il s’agit de l’ex-ministre d’Etat Abdellah Baha percuté par un train, et le deputé Ahmed Zaidi noyé.
Souvent décrit comme un trublion de la vie politique, le patron de l’Istiqlal est au centre d’une vive polémique depuis des déclarations controversées fin décembre sur la « marocanité de la Mauritanie » qui avaient suscité l’embarras diplomatique, au moment où le Maroc négociait son retour au sein de l’Union africaine, et un début de crise avec Nouakchott.
Cet incident avait aussi fragilisé la position de l’Istiqlal dans les négociations en cours pour la formation d’un nouveau gouvernement de coalition issu des législatives d’octobre, où ce parti était arrivé en troisième position.
Depuis, M. Chabat est la cible d’une fronde au sein de sa formation, portée par des figures historiques du parti qui exigent son départ. Il est également la cible d’articles de presse sur sa fortune personnelle, son parc immobilier et celui de ses proches.
Ancien syndicaliste et maire de Fès, il dirige depuis 2012 l’Istiqlal, un parti qui a longtemps dominé la vie politique marocaine avant d’entamer en 2011 un lent déclin.